L’idée des soins palliatifs n’est pas celle de soins « par défaut », quand tout ce qui est proprement médical est épuisé. Bien au contraire, elle renvoie à une double priorité du soin : dans la médecine même comme technique d’évitement de la souffrance, dans les relations humaines, elles aussi fondées sur des gestes de soin d’un genre spécifique, qui créent et soutiennent les subjectivités. Dès lors, loin de poser des problèmes « éthiques » ou sociaux qu’il faudrait résoudre de l’extérieur (comme celui du mourir ou de la reconnaissance des soignants), ce sont ces problèmes au contraire qu’il faut poser depuis la pratique du soin « dernier » ou « premier » mais deux fois ultime.

The idea of palliative care does not mean care “by substitution” when caregivers have run out of medical alternatives. On the contrary, it refers to a double priority of care: first, in the medical “cure” itself, as a technique against suffering, second, in human relationships, founded too as they are on concrete care gestures, of a special kind, creating and holding subjectivities together. Thus, far from leading to ethical or social problems that should be solved from the outside (as the new problem of death or that of the social recognition of care), these problems themselves should be set anew from the perspective of a care practice that is both last and first, and thus twice considered as “ultimate”.