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STATUT DU CO-JUMEAU ET HANDICAP DE L’ENFANT - 09/03/08

Doi : JGYN-05-2005-34-3-C1-0368-2315-101019-200503581 

Guillem Pascale [1],

Leroy Aurélie [2],

Cans Christine [3],

Racinet Claude [1]

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État de la question. Dans la littérature, les principaux facteurs suspects d’augmenter le risque d’IMOC chez les enfants issus de grossesse multiple, sont la mort in utero d’un co-jumeau, son décès durant le travail ou peu après la naissance, un co-jumeau lui-même atteint d’IMOC, une grossesse monozygote, un poids de naissance supérieur ou égal à 2 500 g ou un syndrome transfuseur-transfusé.

Objectif. Depuis sa création le RHEOP de l’Isère recueille des données sur les enfants atteints de déficiences sévères à l’âge de 7 ans. Parmi eux, nous nous sommes intéressés aux enfants handicapés issus de grossesses multiples ainsi qu’à l’état de santé de leur co-jumeaux afin d’identifier les facteurs qui influencent la survenue de leur handicap, dont le plus fréquent est la Cerebral Palsy (CP ou IMOC).

Méthode. Notre étude a porté sur 39 grossesses gémellaires et une grossesse triple dont les naissances sont comprises entre 1980 et 1994. Nous avons effectué un recueil supplémentaire d’informations relatives à fois à la grossesse et à la naissance de tous les jumeaux dans les différentes maternités du département.

Principaux résultats. Sur ces 40 grossesses, 31 étaient spontanées et 7 étaient des grossesses induites par AMP dont 3 FIV. On dénombre 27 enfants porteurs d’une déficience motrice (26 CP dont 3 avec retard mental sévère (RMS)), 9 Troubles Envahissants du Développement (TED), 3 RMS isolés (dont 2 avec anomalie chromosomique) et 2 enfants avec une surdité isolée. Les enfants présentant une CP sont les plus nombreux de notre étude (63,4 %), avec un sex ratio (G/F) de 0,63 IC95 % [0,35-0,84]. Dans 42,3 % des cas ils sont nés avant 32 SA et 80,8 % avant 37 SA. Parmi ces enfants CP, on retrouve la mort d’un co-jumeau in utero (15,4 %) ou durant le travail (7,7 %) ou dans les 18 premiers mois de vie (19,2 %). Un développement normal du co-jumeau est présent dans 34,6 % des cas. 61,9 % des jumeaux CP appartiennent à une paire de jumeaux de même sexe, sans différence significative entre paire masculine et paire féminine. Chez les 16 filles atteintes de CP, le co-jumeau est un garçon 8 fois (dont 1 décès per partum (DPP) et 2 décès néonatals), une fille 6 fois (dont 3 décès néonatals) et inconnu 2 fois (1 MFIU et 1 DPP). Chez les 10 garçons, le co-jumeau est un garçon 7 fois (dont aucun décès connus), et de sexe inconnu 3 fois (3 MFIU).

Discussion-Conclusion. Nous retrouvons une majorité de filles dans les enfants CP issus de grossesse multiple, avec un sex ratio G/F de 0,63 versus 1,46 IC95 % [1,34-1,60] pour l’ensemble des enfants CP issus de grossesse unique enregistrés au RHEOP pour la même période (p = 0,04). Ainsi les enfants de sexe féminin issus de grossesses multiples semblent plus à risque de développer une CP, alors que l’on sait que ce sont les garçons les plus menacés dans les grossesses simples. Par ailleurs, les grands prématurés sont les plus touchés mais aussi les enfants issus de paires de jumeaux de même sexe. Ainsi donc la plus grande fréquence de l’atteinte d’un jumeau issu d’une paire de même sexe et/ou l’atteinte préférentielle des filles indépendamment du facteur précédent nous amène à formuler l’hypothèse que des facteurs génétiques interviendraient dans l’apparition de cette atteinte.


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Vol 34 - N° 3-C1

P. 282-283 - mai 2005 Retour au numéro
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