Le retard de croissance extra-utérin (RCEU) est associé à un devenir péjoratif chez les nouveau-nés prématurés. L’objectif de notre étude était d’évaluer les effets d’une modification de politique nutritionnelle sur la croissance postnatale des nouveau-nés prématurés.

Étude observationnelle prospective réalisée entre le 1^er janvier 2014 et le 31 décembre 2014 chez tous les nouveau-nés de moins de 33 semaines d’aménorrhée (SA) hospitalisés au centre hospitalier universitaire (CHU) de Bordeaux après la modification de la politique nutritionnelle début janvier 2014. Cette cohorte a été comparée à une cohorte historique rétrospective d’enfants nés entre le 1^er janvier 2012 et le 31 décembre 2012. Sur la deuxième période, les apports nutritionnels reçus ont été évalués et comparés aux recommandations récentes (European Society for Paediatric Gastroenterology Hepatology and Nutrition [ESPGHAN] 2005, 2010, Nutritional care of preterm infant). L’incidence du RCEU a été comparée entre les deux populations.

Cent quarante-quatre enfants ont été inclus dont 66 dans la cohorte 2012 et 78 dans la cohorte 2014. Leurs caractéristiques initiales étaient similaires. Le taux de RCEU modéré était de 86,4 % en 2012 et de 39,7 % en 2014 et le taux de RCEU sévère était de 21,2 % en 2012 et de 5,1 % en 2014. En 2014, la moitié des nouveau-nés présentait un déficit énergétique et deux tiers un déficit protidique à l’issue des 6 semaines d’hospitalisation.

Notre étude montre que l’optimisation de la politique nutritionnelle permet de diminuer l’incidence du RCEU.

Extrauterine growth restriction is associated with long-term effects on growth and neurodevelopmental outcomes in preterm infants. The objective of this study was to evaluate the effects of a change in nutritional policy on the postnatal growth of premature infants.

Prospective observational study carried out between 01/01/14 and 31/12/14 in all newborns under 33 weeks GA admitted to the Bordeaux University Hospital after modification of the nutrition policy at the beginning of January 2014. This cohort was compared to a retrospective historical cohort of children born between 01/01/12 and 31/12/12. In the second period, the nutrient intakes received were evaluated and compared with the recent recommendations (ESPGHAN 2005, 2010, Nutritional care of preterm infant). The impact of EUGR was compared between the two populations.

A total of 144 children were included: 66 in the 2012 cohort and 78 in the 2014 cohort. Their initial characteristics were similar. The moderate EUGR rate was 86.4 % in 2012 vs. 39.7 % in 2014 and the severe EUGR rate was 21.2 % in 2012 vs. 5.1 % in 2014. In 2014, half of the newborns had an energy deficit and two-thirds had a protein deficit at the end of the 6 weeks of hospitalization.

This study shows that optimization of the nutrition policy can reduce the incidence of EUGR.