La chirurgie hépatique est une chirurgie qui présente plusieurs particularités. L'amélioration des techniques opératoires et de la prise en charge anesthésiologique a permis dans les dernières années de réduire de façon très importante la mortalité. Mais la morbidité demeure encore élevée. Pendant le geste chirurgical, les séquelles sont en rapport essentiellement avec la mobilisation du foie et par conséquent à ses changements hémodynamiques et aux pertes sanguines peropératoires. Dans la période postopératoire, les séquelles sont liées aux lésions d'ischémie et de reperfusion et surtout à la capacité régénérative du foie restant. Cette capacité est dépendante non seulement de la quantité de foie fonctionnel laissé en place mais également d'une éventuelle hépatopathie sous-jacente. L'insuffisance hépatique postopératoire se manifeste par des signes cliniques classiques comme l'ictère, l'ascite et l'encéphalopathie et par des modifications biologiques comme l'hyperbilirubinémie et un taux de prothrombine bas. Les séquelles chirurgicales propres à la chirurgie hépatique sont d'ordre biliaire (fistules et bilomes) et vasculaire (thrombose). Les autres conséquences comme les complications pulmonaires et pariétales sont communes mais non propres à la chirurgie du foie. Dans la période postopératoire tardive, il existe des complications liées d'une part au geste chirurgical, comme les sténoses biliaires, et d'autre part à la pathologie initiale, comme les récidives tumorales. Les séquelles des hépatectomies dépendent de plusieurs facteurs : l'état général du patient, la présence ou pas d'une hépatopathie sous-jacente, le déroulement du geste opératoire, la quantité du foie fonctionnel laissée en place et l'indication de la résection.