Prise en charge de la douleur en néonatologie dans le Nord - Pas-de-Calais - 09/03/08
S. Klosowski [1],
N. Haouari [1],
A. Bachiri [1],
A. Djebara [1],
P. Thelliez [1],
C. Morisot et le Groupe d'Études en Néonatologie de la région Nord — Pas-de-Calais [1],
[1]
Voir les affiliationsLe nouveau-né, même prématuré, est capable de ressentir la douleur et la mémoriser. Une enquête a été réalisée en avril 1999 auprès des pédiatres exerçant dans les services de réanimation et médecine néonatale de la région Nord — Pas-de-Calais dans le but de décrire les modalités de prise en charge de la douleur. Un questionnaire a été adressé aux 31 praticiens hospitaliers temps plein, temps partiel et chefs de clinique-assistants des hôpitaux des 6 services de réanimation néonatale ainsi qu'aux 21 médecins exerçant dans les 6 services de médecine néonatale. Il concernait l'organisation des services dans la lutte contre la douleur, l'évaluation et le contrôle de la douleur. Tous les services ont participé à l'enquête. Quarante néonatologistes ont répondu au questionnaire. Onze services se disent sensibilisés au problème de la douleur. Il existe un référent « douleur » infirmier dans 2 services de réanimation. Deux services utilisent un outil d'évaluation de la douleur qui est l'Échelle Douleur et Inconfort du Nouveau-né (EDIN). Le saccharose est prescrit pour son effet antalgique dans 7 services, la crème Emla ® dans 10. Pour la pose d'un cathéter épicutanéo-cave, 92 % des néonatologistes administrent un antalgique (nalbuphine ou fentanyl) chez l'enfant en ventilation assistée et 75 % chez l'enfant en ventilation spontanée (nalbuphine et/ou propacétamol). La pose d'un drain pleural s'accompagne d'une analgésie générale (nalbuphine ou fentanyl) et/ou locale (lidocaïne) chez tous les médecins réanimateurs. Soixante sept pour cent des médecins exerçant en réanimation et tous ceux exerçant en médecine néonatale estiment qu'une intubation « urgente » ne nécessite aucune sédation et/ou analgésie. Pour 92 % des néonatologistes, aucun traitement médicamenteux n'est nécessaire au cours de la ventilation auto-déclenchée. La douleur post-opératoire est prise en charge par tous : nalbuphine seule ou associée au propacétamol représente 75 % des prescriptions médicales quel que soit l'état respiratoire du nouveau-né. Dans cette indication, un quart des néonatologistes réanimateurs utilisent le fentanyl chez l'enfant intubé ventilé. Au cours de l'entérocolite « médicale », 77 % des médecins prescrivent un antalgique.
Conclusion : « La sensibilisation à la douleur des différents services ne débouche pas sur la mise en place systématique de référents, échelles d'évaluation et protocoles. Il en résulte une attitude hétérogène des néonatologistes face à la douleur.
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Vol 31 - N° 2
P. 219-220 - avril 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.