Macromycètes émergents - 16/09/17
Résumé |
Les cas rapportés d’infections fongiques impliquant des macromycètes sont des infections touchant l’arbre respiratoire (du sinus au poumon). Le spectre de ces pathologies comprend des formes allergiques mais aussi des mycoses localisées de type « fungus ball », et enfin des mycoses invasives. L’incidence des manifestations allergiques causées par des macromycètes dans l’ensemble des allergies fongiques est évaluée entre 2,5 % et 25,4 % (Simon-Nobbe, 2007). Parmi l’ensemble des espèces de Basidiomycètes connues, au moins 25 peuvent se comporter comme des allergènes (Rodrigues, 2016). Différentes espèces (Psilocybe cubensis, Coprinus quadridifus, Pleurotus ostreatus…) sont impliquées avec une large représentation de Schizophyllum commune (Chowdhary, 2014). Ogawa et al. (2014) ont récemment décrit une nouvelle entité clinique : la toux chronique fongique de type allergique, due à la présence de Basidiomycètes dans les poumons.
Les mycoses localisées à macromycètes de type « fungus ball » sont de plus en plus souvent rapportées dans la littérature. S. commune demeure encore une fois, l’espèce la plus fréquemment retrouvée aussi bien lors d’atteinte sinusienne que pulmonaire (Michel, 2016 ; Chowdhary, 2012, 2014). En ce qui concerne les formes invasives de rhinosinusites fongiques aiguës ou chroniques, causées par des macromycètes, elles sont rares et toujours dues à S. commune. On notera que dans ce cas que des facteurs de risque ne sont pas systématiquement retrouvés. Des mycoses invasives pulmonaires dues à des macromycètes sont aussi rapportées (Chowdhary, 2014). Les facteurs de risques de d’atteinte pulmonaire invasive sont similaires à ceux de l’aspergillose pulmonaire invasive. Les espèces le plus souvent isolés sont par ordre de fréquence : S. commune, Coprinopsis cinerea et Ceriporia lacerata (Chowdhary, 2014). Les pathologies invasives pulmonaires à macromycètes étant exceptionnelles leur traitement ne fait pas l’objet de recommandations particulières. Bien que la plupart des macromycètes soit sensibles in vitro aux antifongiques le taux de mortalité de ces infections pulmonaires invasives reste élevé (> 50 %, Chowdhary, 2014). Ceci s’explique par l’immunodépression de ces patients, liée à la gravité de la pathologie sous-jacente et par des fréquentes co-infections bactériennes, virales ou mycologiques.
Finalement, quelle que soit la forme clinique, S. commune est largement prédominant. Ce champignon pourrait présenter des facteurs particuliers lui conférant un pouvoir pathogène propre et pas seulement un comportement d’opportuniste sur un terrain débilité.
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Vol 27 - N° 3
P. e5 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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