Étude de la flore fongique et physicochimique de l’eau à l’hôpital militaire d’instruction Mohamed V de Rabat - 16/09/17
Résumé |
Introduction |
Il est bien établi que le réseau d’eau hospitalier peut être un réservoir de pathogènes susceptibles de provoquer des infections nosocomiales chez des patients à risque. L’objectif de ce travail était de déterminer le profil écologique de la flore fongique hydrique de notre environnement hospitalier et de proposer des recommandations et des précautions permettant de limiter l’exposition de ces patients aux spores fongiques.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une enquête prospective et transversale menée, d’une part, au sein des services hospitaliers (réanimation médicale, réanimation chirurgicale, hématologie clinique et bloc opératoire central) et au laboratoire de parasitologie et de mycologie de l’HMIMV de Rabat, et d’une part, au centre de recherche du service de toxicologie de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat. Pour chacun des 4 services concernés, 2 points de prélèvement ont été définis avec la réalisation de 3 prélèvements d’eau (eau 1er jet, eau froide, eau chaude) et au moins 2 prélèvements de surfaces (robinetterie, siphon, pommeau de douche). Les prélèvements d’eau ont été recueillis dans des bouteilles stériles d’au moins 1 L et ont été placés à +4°C jusqu’à leur filtration (filtration sous pression), puis chaque membrane a été déposée face non filtrante sur une gélose MALT. Concernant les surfaces, elles ont été prélevées par écouvillonnage : au minimum 2 écouvillons par point de prélèvement puis ensemencés par épuisement sur gélose MALT dans des boîtes de pétri. La durée d’incubation était d’au moins 28jours entre 27–30°C.
Résultats |
L’étude a porté sur 8 points de prélèvements soit 22 prélèvements d’eau et 22 prélèvements de surfaces exploitables. Sur les 22 prélèvements d’eau exploitables, 18 étaient positifs (soit 81 %) et pour les surfaces 20 étaient positifs (90 %). La répartition des champignons isolés à partir des échantillons d’eau et de surface révèle un total de 12 espèces différentes. Aspergillus (26 %), Acremonium et mucorales (12 %), Fusarium (10 %) étaient les plus fréquemment isolés. La réanimation chirurgicale était le service le plus colonisé par les champignons (42 %). D’autre part, les résultats physicochimiques de l’eau ont objectivé que l’eau de l’hôpital est conforme aux recommandations de l’OMS.
Conclusion |
Notre étude a montré que l’eau de l’HMIMV est un réservoir potentiel des germes fongiques avec une positivité de 81 %. Ces pathogènes opportunistes, présents naturellement dans l’eau ou introduits de façon rétrograde à partir de l’environnement hospitalier persistent et prolifèrent dans les réseaux d’eau au sein des biofilms. Des lors qu’ils sont relargués, les patients sont exposes aces pathogènes au cours des différents usages de l’eau : par ingestion d’eau contaminée, inhalation d’aérosols (douches) ou contact direct ou indirect via des dispositifs médicaux rinces avec une eau contaminée. Ces infections peuvent être sévères, parfois fatales. D’ou l’intérêt de mettre en place de mesures de surveillance et de protection.
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Vol 27 - N° 3
P. e42-e43 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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