Détermination de la sensibilité aux azolés d’isolats environnementaux et cliniques d’Aspergillus fumigatus dans un hôpital universitaire durant une période de travaux majeurs - 16/09/17
Résumé |
Introduction |
Les Aspergillus sont des champignons filamenteux responsables d’aspergillose invasive (AI) chez les patients immunodéprimés. Ce risque est augmenté en période de travaux. Des études récentes ont rapporté l’émergence mondiale de la résistance aux azolés chez des souches d’A. fumigatus. En Europe, la possibilité d’une acquisition environnementale de la résistance aux azolés a été suggérée par la détection d’isolats résistants aux azolés chez des patients naïfs. L’objectif de cette étude est d’évaluer la susceptibilité aux azolés d’isolats d’A. fumigatus retrouvés chez des patients et dans l’air d’un hôpital universitaire français durant une période d‘un an dans un contexte de travaux majeurs de déconstruction.
Matériel et méthode |
Entre janvier et décembre 2015, un pavillon central (6000m2) de notre hôpital a été entièrement démoli sans arrêt de l’activité de soins. Pendant cette période, une investigation épidémiologique des cas d’AI basée sur les critères European Organization for Research and Treatment of Cancer (EORTC) a été systématiquement réalisée et des prélèvements de l’air intérieur (n=2141) et extérieur (n=1744) ont été conduits. Les isolats d’A. fumigatus ont été identifiés par examen micro- et macroscopique, thermotolérance et séquençage du gène de la β-tubuline. La susceptibilité des isolats d’A. fumigatus à l’itraconazole (ITZ), voriconazole (VCZ) a été évaluée par des bandelettes Etest (Biomerieux®) sur un milieu RPMI-1640 supplémenté avec 2 % de glucose (Biomerieux®). La concentration minimale inhibitrice (CMIs) a été déterminée visuellement au point d’inhibition de croissance à 4 h d’incubation à 37°C.
Résultats |
Au total 393 isolats d’A. fumigatus ont été conservés, (381 isolats provenant de l’air et 12 isolats cliniques). Les isolats environnementaux incluaient 153 isolats provenant de l’intérieur, et 228 isolats de l’extérieur. Les souches cliniques ont été collectées chez 10 patients présentant une AI nosocomiale probable (n=2) ou possible (n=2), une aspergillose non invasive localisée (n=1) ou une colonisation respiratoire (n=5). Tous les isolats étaient sensibles aux azolés. La CMI moyenne du VCZ observée était de 0,099μg/mL [0,023–0,5] pour les isolats environnementaux et de 0,112μg/mL [0,094 à 0,19] pour les isolats cliniques. Pour l’ITZ, la CMI moyenne était de 0,425μg/mL [0,032 à 1] pour les isolats environnementaux, et de 0,424μg/mL [0,19 à 0,5] pour les isolats cliniques. Les CMIs des isolats environnementaux extérieurs et intérieurs n’étaient pas significativement différentes pour l’ITZ (p>0,3) et le VCZ (p>0,9). De même, aucune différence significative entre les isolats environnementaux et cliniques n’a été retrouvée pour l’ITZ (p>0,9) et le VCZ (p>0,1).
Conclusions |
Les isolats d’A. fumigatus environnementaux et cliniques retrouvés au sein de notre établissement hospitalier ne présentent pas de résistance aux azolés. Cependant, face au risque accru pour les patients d’être infectés par une souche d’emblée résistante aux azolés, il paraît intéressant d’effectuer un suivi régulier de l’écologie environnementale des souches d’A. fumigatus.
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Vol 27 - N° 3
P. e4 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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