Impact de l’exposition domestique aux moisissures sur le risque de colonisation ou sensibilisation par Aspergillus fumigatus des patients atteints de BPCO - 16/09/17

Résumé |
Objectif |
Les patients atteints de BPCO sont fréquemment colonisés par Aspergillus fumigatus (49–87 %) et à risque de développer des formes invasives d’aspergillose dont la mortalité est importante et l’incidence (environ 2 %) probablement sous-estimée. Afin de mieux comprendre le rôle de l’exposition environnementale aux moisissures dans ces infections, nous avons caractérisé la flore fongique domiciliaire de patients atteints de BPCO et évalué son impact sur le risque de colonisation et sensibilisation fongiques par A. fumigatus.
Méthodes |
Soixante-deux patients ont été prospectivement recrutés au CHRU de Lille entre août 2011 et novembre 2015. La flore fongique domiciliaire a été caractérisée à partir de capteurs électrostatiques à poussières exposés 10 semaines dans la chambre du patient et analysés par culture. Un examen mycologique des crachats, et une recherche d’Aspergillus par PCR en temps réel ont été effectués. La présence d’anticorps anti-Aspergillus a été recherchée par méthode Elisa et immunoprécipitation.
Résultats |
Le sex-ratio était de 2,6 et l’âge moyen de 63,3±10,4 ans. Neuf patients étaient atteints de BPCO modérée (stade GOLD II), 28 de BPCO sévère (stade III) et 25 de BPCO très sévère (stade IV). Dans les 51 capteurs à poussières analysés, 1 à 159 colonies par capteur, représentant 1 à 13 genres ou espèces ont été mises en évidence. Penicillium, Cladosporium, A. fumigatus et les mucorales ont été les moisissures les plus fréquemment identifiées (90,2 %, 64,7 %, 49 % et 33 % des capteurs à poussières, respectivement). La recherche d’A. fumigatus dans les crachats et/ou d’anticorps anti-A. fumigatus était positive pour 31 patients (50 %). Le nombre médian de colonies détecté dans les capteurs à poussières et la diversité étaient similaires pour les patients « colonisés et/ou sensibilisés par A. fumigatus » et « non colonisés/non sensibilisés par A. fumigatus » (18 vs. 22,5 colonies et 6 vs. 7 genres/espèces par capteur, respectivement), de même que la fréquence de positivité à A. fumigatus (50 % vs. 48 %) et le nombre médian de colonies d’A. fumigatus (3 vs. 2 colonies). La fréquence de sensibilisation par A. fumigatus était plus élevée pour les patients exposes a un niveau très élevé de contamination fongique (75 % vs. 36–52 %).
Conclusion |
La flore fongique identifiée dans les logements des patients est globalement similaire a celle rapportée dans les logements d’autres régions, mais la fréquence d’isolement d’A. fumigatus et de mucorales est plus élevée. Nos résultats indiquent qu’un niveau très élevé d’exposition domestique aux moisissures pourrait favoriser la sensibilisation à A. fumigatus chez les patients atteints de BPCO.
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Vol 27 - N° 3
P. e16 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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