Le point 10 du code éthique de l’ISBT, dans sa partie donneur et don, précise « Blood is a public resource and access should not be restricted ». Le sang peut-il être assimilé à une « ressource publique » ou bien cette traduction littérale ne revêt-elle pas une limitation d’interprétation au regard du droit français ? La notion d’un sang comme ressource publique est-elle transposable dans cette conception juridique française du corps humain, de ses produits et éléments et de l’utilisation qu’il peut en être fait ? Est-elle compatible avec les positions éthiques et sociales de la société française entourant la protection du corps humain et plus particulièrement avec les fondements du système transfusionnel français et ces enjeux d’autosuffisance ? Cette question sera abordée au travers des notions de ressource publique, de ressource privée, de nature juridique du sang et des éléments et produits issus du corps humain en premier lieu. Ensuite seront abordés les moyens de protection du corps et de ses éléments appliqués à la marchandisation, la commercialisation de ses éléments dans un contexte de réification. Pour conclure, les questions de finalité et des valeurs défendues seront évoquées en étudiant également quelques moyens qui pourraient être mobilisés à l’échelle internationale dans le but de maintenir le corps et ses éléments hors du commerce.