Au cours des dernières années, les arbovirus ont été responsables de nombreuses épidémies à travers le monde. Les départements français d’Amérique, en zone d’endémie pour la dengue, ont été affectés en peu de temps par 2 épidémies : en 2014 par le virus chikungunya et en 2016 par le virus zika, infections transmises par les moustiques du genre aèdes. Chacune de ces épidémies a duré environ 1 an et a conduit à la mise en œuvre de mesures de prévention du risque de transmission par les produits sanguins, incluant des mesures applicables à toutes les arboviroses (ex : ajournement des donneurs, quarantaine de 72 heures et renforcement de l’information postdon, détection par DGV, atténuation des pathogènes) et des mesures adaptées aux spécificités du virus zika : transfusion des femmes enceintes par des produits collectés en métropole et mesures d’ajournement (métropole et Réunion) pour risque d’origine sexuel. Au cours de ces 2 épidémies aux Antilles, les mesures mises en œuvre ont permis d’écarter de nombreux dons infectés par ces virus et de contribuer ainsi à la sécurité transfusionnelle. Aucun cas de contamination par des produits sanguins n’a été rapporté par le système d’hémovigilance. Cette expérience a permis de tirer de nombreux enseignements scientifiques et organisationnels. Des plans de continuité d’activité sont élaborés et actualisés chaque année pour que l’EFS ait une réactivité optimale face aux enjeux associés aux émergences virales.