Lors de la mise en place d’une prothèse totale de hanche, il est important de respecter les offsets acétabulaires et fémoraux pour assurer une bonne stabilité de l’articulation et une restauration de la fonction des muscles abducteurs de la hanche. Dans notre pratique, nous utilisons une majorité de tige latéralisée et creusons l’acétabulum jusqu’à la lame quadrilatère en raison de l’usage d’un implant pressfit™ en polyéthylène. Le retentissement d’une telle préparation, imposée par le modèle de cupule n’est pas connu. Aussi nous avons réalisé une étude rétrospective afin de : (1) d’évaluer rétrospectivement la modification des offsets fémoraux et acétabulaires, (2) la hauteur de positionnement du centre de rotation, (3) le retentissement en termes d’usure.

L’hypothèse était qu’il n’y avait pas de différence significative entre les offsets acétabulaires et fémoraux pré- et postopératoires.

Nous avons étudié 88 arthroplasties totales de hanche primaires utilisant la cupule RM pressfit™ avec un suivi de 5 ans minimum. La tige fémorale cimentée type Müller autobloquante était standard dans 8,0 % des cas et latéralisée dans 92,0 %. Les mesures ont été faites sur des radiographies standard avec les logiciels MHP™ et Mesurim Pro™. Le suivi moyen était de 6,5 (5 à 8) ans.

En moyenne l’offset acétabulaire a été réduit de 2,75mm±5,9mm (de −17,5 à +10,6mm) (p<0,001) et l’offset fémoral augmenté de 0,01mm±5,5mm (de −17,8 à +11,0mm) (p=0,99). En termes d’offset global une médialisation de 2,74mm±7mm (de −17,7 à +18,2mm) était observée (p=0,001). Le centre de rotation acétabulaire avait été ascensionné en moyenne de 4,77mm±5,1mm (p<0,001). L’usure moyenne annuelle sur la base du dernier suivi à 5 ans minimum était de 0,068mm (0,01 à 0,25mm) par an non influencée par les variations d’offset même de plus de 5mm.

La mesure de l’offset acétabulaire montrait une médialisation avec une différence significative qui était liée à l’implant et la technique chirurgicale qui est imposée. La technique anatomique consiste en un positionnement dans l’os sous chondral et non au contact de la lame quadrilatère, l’avantage serait de préserver le stock osseux, utile notamment dans l’optique d’une possible révision à long terme surtout chez les patients jeunes. En revanche nous n’avons pas fait varié l’offset fémoral de manière significative, malgré l’usage de pivots latéralisés dans 81/88 cas (92,0 %). Nous avons observé une usure moyenne à 0,068mm par an, ce qui est un taux faible par rapport à la littérature, peut-être parce que notre population est plus âgée.

Niveau IV rétrospective.