But : Décrire les motifs de recours à une bithérapie, fixe ou non fixe, et évaluer leurs fréquences respectives, en pratique ophtalmologique courante.

Patients et méthodes : Une étude observationnelle prospective multicentrique a été réalisée en France auprès d’ophtalmologistes ayant un mode d’activité libérale ou mixte. Les adultes, atteints de glaucome à angle ouvert ou d’hypertonie oculaire, traités par monothérapie ou bithérapie, et nécessitant un changement de bithérapie ou l’instauration d’une bithérapie pouvaient être inclus. Les patients devaient envoyer, après 15 jours de traitement, un auto-questionnaire sur l’observance, la perception et la satisfaction envers le nouveau traitement.

Résultats : L’analyse a porté sur les questionnaires de 775 ophtalmologistes, correspondant à 5 734 patients, inclus entre le 1^er mars et le 31 juillet 2003. L’âge moyen était de 66,4 ± 12,4 ans, et 53,6 % des patients étaient des femmes. L’ancienneté moyenne du diagnostic était de 7,5 ± 7,3 années. La pression intra-oculaire moyenne initiale sous traitement était de 19,8 ± 4,1 mm Hg aux deux yeux. Avant changement de traitement, 58,2 % des patients étaient traités par une monothérapie, 40,4 % par une bithérapie et 1,4 % par une trithérapie. Les principaux motifs de changement de thérapie ont été une « pression intra oculaire élevée sous traitement » pour 63,5 % des patients et un « besoin de simplification du traitement » pour 39,1 % des patients (plusieurs motifs possibles par patient). Une grande majorité de patients était satisfaite de leur bithérapie (71,2 %), principalement une bithérapie fixe (95,2 % des cas).

Discussion : Cette étude a montré que le recours à au moins deux principes actifs est une stratégie courante dans le traitement médical des glaucomes et de l’hypertonie oculaire. Ce traitement additif est principalement institué pour un meilleur contrôle de la pression intra-oculaire et sous forme fixe.

Aim: To ascertain why ophthalmologists shift therapy to a fixed-combination or non-fixed-combination drug therapy.

Patients and methods: A prospective multicenter observational study was conducted among French ophthalmologists working in private or mixed practice. The study included adult patients with open-angle glaucoma or ocular hypertension, treated with monotherapy or dual therapy and needing to modify their initial treatment. The patients had to fill out a self-questionnaire 15 days after the change in therapy, evaluating the compliance and assessment of the new treatment.

Results: The analysis was made on 775 questionnaires filled out by ophthalmologists between March 1^st and July 31^st 2003 on 5734 patients. The mean age was 66.4±12.4 years and women represented 53.6% of the patients. The diagnosis had been made, on average, 7.5±7.3 years before. The mean initial intraocular pressure under treatment was 19.8±4.1 mmHg in both eyes. Initially, 58.2% of the patients had monotherapy, 40.4% dual therapy and 1.4% triple therapy. The main reasons for shifting therapy were “high intraocular pressure under treatment” for 63.5% of the patients and “simplification of the treatment” for 39.1% of the patients (several reasons per patient were accepted). Most of the patients were satisfied with their new therapy (71%), which in most cases was a fixed-combination therapy (95.2%).

Discussion: This study has shown that the use of at least two active principles is a common practice in the treatment of glaucoma and ocular hypertension. An additive therapy is given in order to better control the intraocular pressure, mainly with a fixed combination.