Peut-on tricher en périmétrie automatique ? - 08/03/08
T. Rodallec,
N. Hamelin,
C. Blatrix,
F. Brion,
C. Mathieu,
I. Goemaere,
J.-P. Nordmann
Voir les affiliationsPeut-on tricher en périmétrie automatique ? |
Introduction : La périmétrie automatique fait appel à la coopération des patients, mais les programmes utilisés contrôlent la validité des réponses. Nous avons évalué la possibilité de tricher que des patients auraient avec cet examen.
Matériel et méthodes : Cette étude porte sur vingt-sept champs visuels automatisés d'un groupe de personnes ne présentant aucun déficit visuel. Il est proposé à chaque candidat de reproduire un modèle de déficit de champ visuel (deux déficits diffus, cinq hémianopsies, quatre quadranopsies, deux déficits tubulaires, cinq ressauts nasaux, neuf déficits arciformes) observés pendant cinq minutes ; pour cela deux programmes sont utilisés, le 24-2 Fastpac de l'appareil de Humphrey et le G2 de l'appareil d'Octopus.
Résultats : Pour les déficits simples, la reproductibilité est facile, les différents paramètres analysés montrent que les déficits sont souvent plus profonds et tendent à être trop parfaits. Par contre, pour les déficits plus complexes, comme les scotomes arciformes ou les ressauts nasaux, la reproductibilité est plus difficile, mais là aussi, les déficits sont aggravés de façon exagérée.
Conclusion : L'étude montre qu'il est tout à fait possible de tricher en périmétrie automatique et que les différents paramètres analysés par les programmes informatiques aident peu l'ophtalmologiste à dépister les simulateurs. Celui-ci devra donc tenir compte du contexte dans lequel lui est adressé le malade : expertise médicale, demande de pension, accident du travail ou contexte psychiatrique.
Is cheating with automatic perimetry possible? |
Introduction: Automatic perimetry examination requires the patient's cooperation, but the programs used check response validity. This study evaluated the possibility of patient cheating on this examination.
Materials and method: This study investigated 27 visual fields of automatic perimetry with patients who had no ophthalmological history. Each subject had to reproduce a visual field loss that was observed for 5 minutes (two diffuse losses, five fields reflecting hemianopsia, four reflecting quadranopsia, two tubular losses, five nasal steps, nine absolute and arciform losses). The 24-2 Fastpac of the Humphrey field analyzer and the G2 of the Octopus perimeter were used for this study.
Results: Simple deficits were easy to reproduce, but visual field defects are often deeper and simulated test results tend to be too perfect. On the other hand, complex defects such as arciform scotoma or nasal steps were more difficult to reproduce. Visual field defect simulations were exaggerated beyond what was reasonable.
Conclusion: This study reports on whether it is possible to cheat with automatic perimetry. The different parameters analyzed by computer programs are not able to detect cheating patients.
Mots clés :
Périmétrie automatique
,
déficit du champ visuel
,
simulation
Keywords: Perimetry , visual field defects , simulation
Plan
© 2003 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 26 - N° 6
P. 591-595 - juin 2003 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.