Si, de nos jours, les relations institutionnelles entre dermatologie et cosmétologie semblent apaisées, avec l'entrée de l'esthétique dans la formation des internes de la spécialité, celles-ci ont, par le passé, toujours été conflictuelles ! Depuis l'Antiquité, les médecins se sont interrogés sur l'opportunité ou non d'intégrer les soins cosmétologiques au corpus médical : c'est la classique opposition cosmétique/commotique qui a sévi jusqu'au xix^e siècle. Il est tout de même étonnant que le premier médecin (Girolamo Mercuriale) qui ait écrit un traité sur les maladies de la peau, ait également écrit un livre sur l'« embellissement » et ait couplé les deux en 1585. Cela sera sans suite avant l'expérience (malheureuse ?) d'Alphée Cazenave en 1867. La cosmétologie dermatologique est finalement née timidement à la fin du xix^e siècle avec Louis Brocq et son élève Suzanne Noël, première femme chirurgien esthétique au monde, pour renaître en 1948 avec Edwin Sidi et plus ou moins disparaître. La renaissance actuelle date seulement de la fin du xx^e siècle. Une tentative d'explication de cette dualité intérêt/mépris est proposée.