Les manifestations ophtalmologiques de la maladie de Takayashu (7 cas). - 08/03/08
N Benchekroun,
K Loughzail,
N Benkirane,
A (Rabat, Maroc) Berraho
Introduction. La maladie de TAKAYASHU est une maladie inflammatoire rare touchant essentiellement les gros troncs artériels notamment la crosse aortique et ses branches. Les manifestations oculaires sont de gravité croissante, aboutissant à une rétinopathie ischémique potentiellement cécitante.
Matériel et Méthode. 7 observations de maladie de TAKAYASHU sont étudiées : 3 hommes et 4 femmes respectivement d'âge moyen 36 ans et 26 ans. Un examen ophtalmologique complété par une angiographie fluoroceînique de la rétine ont été réalisés chez tous les patients. L'atteinte est bilatérale dans 5 cas, unilatérale dans 2. 12 yeux ont donc été étudiés. Une photocoagulation au laser Argon a été réalisée sur les territoires ischémiques. La corticothérapie (Prednisone 1 mg /Kg/j) a été administrée dans tous les cas.
Résultats. Nos patients ont été classés en stade II : 4 yeux ; stade III : 5 yeux ; stade IV (néovascularisation papillaire, glaucome néovasculaire) : 3 3 yeux. Dans 3 yeux, les stades II et III étaient intriqués.
Discussion. Les lésions ophtalmologiques de la maladie de TAKAYASHU sont plus tardives chez l'homme (36 ans) que chez la femme (26 ans). Les manifestations oculaires de cette affection sont secondaires à l'hypoperfusion oculaire à l'origine d'une rétinopathie ischémique le plus souvent périphérique. Mais chez 4 de nos patients l'ischémie rétinienne a concerné le pôle postérieur avec occlusion de l'artère centrale de la rétine dans un oeil, et de la veine centrale de la rétine dans 3 yeux. La gravité de l' hypoperfusion rétinienne dépend de l'étendue de l'artérite et donc de l'occlusion mais aussi de son siège. En effet, dans les cas de glaucome néovasculaire, il existait une sténose serrée (80 %) de la carotide interne. La réponse au traitement corticoide est inconstante. Chez 4 patients, l'évolution était favorable, chez les 3 autres défavorable. 2 parmi ces derniers sont de sexe masculin. La corticothérapie ne semble pas améliorer le pronostic au stade d'ischémie rétinienne.
Conclusion. Cette série témoigne de la polyvalence des lésions ophtalmologiques de la maladie de Takayashu. L'angiographie fluorocéinique de la rétine est indispensable à la recherche de ces lésions et donc à la stadification et au traitement corrects d'un patient présentant cette affection. Elle est plus rare chez l'homme (28 %) mais paraît plus grave.
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Vol 25 - N° 5
P. 163 - avril 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.