Apport de la présentation clinique dans la différentiation des trois formes de leishmaniose cutanée endémiques en Tunisie - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Trois formes de leishmaniose cutanée (LC) sont endémiques au Maghreb : la LC sporadique due à Leishmania infantum, la LC zoonotique due à L. major et la LC dite chronique due à L. tropica. Ces formes sont restées longtemps cantonnées à des étages bioclimatiques distincts. Des extensions récentes de leurs aires de répartition ont induit l’émergence de foyers mixtes où plus d’une espèce coexistent, empêchant la distinction entre ces différentes formes sur la base des seuls critères géographiques.
L’objectif de ce travail est d’identifier des critères cliniques qui seraient associés à chacune des formes en question.
Matériels et méthodes |
Cent cinquante et un cas de LC ont été étudiés. Tous ont été confirmés biologiquement à l’examen direct et/ou en culture. L’espèce de Leishmania en cause a été systématiquement identifiée par électrophorèse des iso-enzymes et/ou par PCR-RFLP (ITS 1). Le nombre et la localisation des lésions, ainsi que leur aspect morphologique et le mois de leur apparition ont été systématiquement relevés.
Résultats |
L’âge des patients a varié de 8 mois à 74 ans avec une moyenne de 28,6 années ; 81 (53,6 %) étaient de sexe féminin. Parmi les isolats identifiés, 36 correspondaient à L. infantum, 97 à L. major et 18 à L. tropica. Les lésions de LCS et de LCC semblent se déclarer plus tardivement, 61,1 % (22/36) entre décembre et février, que celles de LCZ, uniquement 20,6 % (20/97), p<0,001. Les lésions de LCZ étaient souvent multiples 73,2 % (71/97) et localisées aux membres 63,9 % (62/97), alors que celles de LCS et LCC étaient plutôt uniques (91,7 % (33/36) et 83,3 % (15/18) respectivement) et touchaient le visage 86,1 % (31/36) et 77,8 % (14/18), (p<0,001). Les aspects morphologiques des lésions étaient également différents ; celui ulcéro-croûteux prédominant avec L. major 73,4 % (69/94) alors que celui érythémateux infiltré était plus fréquent avec L. infantum 71,8 % (23/32), (p<0,001).
Conclusion |
La localisation des lésions, leur nombre, leur aspect morphologique et le mois de leur apparition facilitent l’identification de la forme de LC en cause, particulièrement dans les régions où plus d’une espèce parasitaire sont endémiques. Une telle donnée étant fort utile pour la prise en charge des patients et l’adaptation des mesures de contrôle à engager.
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Vol 47 - N° 4S
P. S99 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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