Les hommes sont plus observants aux mesures de prévention antipalustre : résultats finaux de l’étude multicentrique Voyagenre par auto questionnaires en ligne - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Le risque de paludisme d’importation est significativement réduit par l’association d’une chimioprophylaxie (CP) et d’une protection antivectorielles (PAV) efficaces. L’objectif principal de cette étude est de comparer l’observance de ces mesures en fonction du genre féminin/masculin.
Matériels et méthodes |
Cette étude de cohorte multicentrique prospective a proposé l’inclusion, dans 19 centres de consultation, à tout voyageur adulte, avec accès Internet et courriel personnel, projetant un séjour en zone d’endémie palustre pour une durée de 7 à 42jours. Après consentement écrit signé, les voyageurs devaient remplir un questionnaire électronique avant le départ (Q1) et 4 semaines après le retour (Q2). Le lien entre les variables et l’observance a été étudié en analyse univariée (test exact Chi2) et multivariée (par régression logistique descendante, logiciel STATA IC 10.1, StataCorp LP, College Station, Texas).
Résultats |
Entre juin 2015 et juin 2016, 1522 voyageurs ont été inclus, dont 451 répondaient aux critères d’inclusion et ont rempli le Q1, et 192 ont rempli Q1 et Q2. Parmi eux, 111 (57,8 %) étaient des femmes. La CP prescrite était de l’atovaquone-proguanil dans 162 (84,4 %) cas. La CP a été suivie (≤1 oubli par semaine pendant et après le voyage) chez 67/81 (82,7 %) hommes et 93/11 (83,8 %) femmes (p=0,8). La PAV était appropriée (moustiquaire et répulsif utilisés tous les jours) chez 2/81 (2,5 %) hommes, partielle (souvent utilisés) chez 19/81 (23,5 %) hommes et 15/111 (13,5 %) femmes, et insuffisante chez les autres (p=0,04). Une protection globale correcte (CP appropriée et PAV au moins partielle) est rapportée par 19/81 (23,5 %) hommes et 12/111 (10,8 %) femmes (p=0,02).
Les variables testées en analyse multivariée étaient : âge, co-voyageurs, parentalité, intentions de protection antivectorielle (p<0,25 en analyse univariée) ; ainsi que la destination, les objectifs et la durée du voyage (connus pour influencer l’observance). Les facteurs indépendants associés à une moins bonne observance étaient (i) le fait de partir sans enfant (en couple sans enfant, OR=0,20 [IC 95 % 0,07–0,56] ; sans conjoint ni enfant, OR=0,27 [0,10–0,73] ; p<0,01), (ii) le genre féminin comparé à masculin (OR=0,36 [0,16–0,83], p=0,02), chez qui l’observance de la PAV est moins bonne (OR=0,45 [0,21–0,96], p=0,04).
Conclusion |
Une étude électronique sécurisée est un nouveau moyen d’investiguer les déterminants de santé chez les voyageurs. Cette étude confirme les résultats intermédiaires de moins bonne observance des mesures de protection antipalustre chez les voyageurs sans enfants, et les femmes, pour qui les conseils de PAV devraient être renforcés.
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Vol 47 - N° 4S
P. S98 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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