Évaluation de l’état de santé des mineurs isolés étrangers - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Il y aurait actuellement entre 5500 et 7000 mineurs isolés étrangers (MIE) en France placés sous la tutelle des présidents des conseils départementaux.
Cette population peu connue bénéficie d’une prise en charge disparate en fonction des départements. L’Unité conseil technique et santé (UCTS), propose un protocole de soin unique en France.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude épidémiologique, rétrospective, observationnelle, monocentrique. Un recueil de données a été réalisé sur 170 dossiers de MIE. Les critères d’inclusion : tout MIE pris en charge par l’UED du 15/09/14 au 31/12/15. Le critère de jugement principal était la présence d’une pathologie infectieuse. Les critères de jugement secondaires évaluaient la présence d’autres pathologies, la mise en place d’un ou plusieurs traitement(s) anti-infectieux et le nombre de consultation spécialisée réalisée en dehors du bilan de santé initial.
Résultats |
Cent dix-sept dossiers ont été inclus. Soixante et onze cas (62 %) présentaient une ou plusieurs pathologie(s) infectieuse(s), 67,5 % (87 cas) d’autres pathologies hors infectiologie, 50,8 % (58 cas) ont cumulé pathologie infectieuse et autre pathologie.
Les principales pathologies infectieuses étaient : bilharziose 22 % (26 cas), parasitose digestive 21 % (24 cas), infection tuberculeuse latente 14,9 % (17 cas), virus de l’hépatite B 8,77 % (10 cas), Helicobacter pylori 2,63 % (3 cas), syphilis 1,75 % (2 cas), tuberculose pulmonaire 0,87 % (1 cas).
Sur le plan thérapeutique : 72,8 % (83 cas) ont reçu un traitement, 58,77 % (67 cas) ont reçu au moins un traitement anti-infectieux. Les principaux étaient : praziquantel 22 % (26 cas), traitement anti-tuberculeux 15,7 % (18 cas), ivermectine 10,5 % (12 cas), metronidazole 8 % (9 cas), albendazole 7 % (8 cas).
Par ailleurs 74,5 % des MIE (85 cas) ont bénéficié d’une consultation spécialisée (185 consultations au total) dont consultations de soins dentaires (23 consultations), consultations d’hépato-gastro-entérologie (15 consultations), de prise en charge psychologique (15 consultations). Les autres pathologies rencontrées étaient principalement des pathologies dentaires (42 cas), des troubles orthopédiques (24 cas), des troubles psychiatriques (19 cas), des anomalies de l’audition (17 cas), des anomalies ophtalmologiques (15 cas) et des hémoglobinopathies (11 cas).
Conclusion |
Ces résultats montrent la nécessité de proposer un bilan de santé global et coordonné, ainsi qu’une inclusion précoce dans le système de santé à ces enfants. L’éducation à la santé et la prévention doivent être abordées auprès de cette population vulnérable. L’évaluation de leur état psychologique semble fondamentale.
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Vol 47 - N° 4S
P. S95 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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