Comment est réalisé le diagnostic microbiologique des spondylodiscites en pratique - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Le diagnostic microbiologique des spondylodiscites (Sp) est indispensable à leur prise en charge thérapeutique. Il peut être obtenu de façon simple et rapide par hémocultures (HC). Dans d’autres cas, des prélèvements directs (BV) par ponction-biopsie vertébrale (PBV) radioguidée ou par biopsie chirurgicale (BC) sont nécessaires. Nous avons déterminé comment était obtenu le diagnostic microbiologique des Sp et la rentabilité des différents examens.
Matériels et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective observationnelle dans notre centre sur 236 Sp identifiées par le PMSI et avec confirmation radiologique (206 IRM, 64 TDM et 33 scintigraphies) entre 2004 et 2015.
Résultats |
Les patients étaient pour 70,8 % des hommes (n=167) d’âge médian=67 ans (IQR 53,7–77,1).
Les explorations radiologiques retrouvaient des spondylites et discites (n=211), des spondylites isolées (n=18) ou des discites isolées (n=2). Une épidurite y était associée dans 102 cas et isolée dans 5 cas.
Le diagnostic microbiologique était réalisé pour 185 patients (90,7 % des Sp) avec 118 HC positives (59,2 % des HC), 55 PBV positives (73,3 % des PBV) et 19 BC positives (82,6 % des BC). Dans 12 cas, HC et BV étaient positives. Dans 7 cas, il était obtenu autrement (ponction articulaire pour S. aureus, crachat pour M. tuberculosis).
Des S. aureus (n=71), des streptocoques (n=34), des staphylocoque à coagulase négative (n=28), M. tuberculosis (n=18), des entérobactéries (n=13), et des anaérobies (n=8) étaient identifiés. Les S. aureus (n=57, 80,3 % des SA), les streptocoques (n=26, 76,5 %), les entérobactéries (n=9, 69,2 %) et les staphylocoques à coagulase négative (n=17, 60,7 %) étaient surtout identifiés par HC. Les BV permettaient l’identification d’anaérobies (n=8, 100 %), M. tuberculosis (n=15, 83,3 %), et des Staphylocoques (S. coagulase négative, n=13, 24 % et S. aureus, n=12, 21,8 %).
Une chronologie diagnostique était possible pour 171 cas.
Dans 73 de ces cas (42,7 %), le diagnostic radiologique était posé après documentation d’une bactériémie. Dans les autres cas (n=98, 57,3 %), il précédait la documentation avec un délais médian de 17jours après les premiers signes cliniques. Le diagnostic était posé dans un délais médian de 7jours [1,93] par HC et 47jours [1,157] par BV.
Conclusion |
Dans notre travail, la documentation microbiologique de Sp est obtenue par HC mais aussi par BV dont la rentabilité diagnostique est élevée (73,3 % PBV et 82,6 % BC positives).
Ce travail confirme que les patients présentant un tableau radiologique compatible avec une spondylodiscite mais des hémocultures négatives doivent bénéficier rapidement de BV pour optimiser leur prise en charge thérapeutique.
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Vol 47 - N° 4S
P. S83 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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