Efficacité thérapeutique de la chloroquine dans le traitement des accès palustres simples à Plasmodium vivax en Guyane - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
En Amérique du Sud, depuis près d’un siècle maintenant, le traitement de référence des accès palustres à P. vivax est la chloroquine. Depuis peu, la présence de parasites résistants a été rapportée dans plusieurs pays de la région amazonienne. L’objectif de cette étude était d’évaluer si la résistance existe en Guyane en associant une évaluation rétrospective de l’efficacité thérapeutique et une analyse des parasitémies récurrentes chez des patients non suivis mais revenant avec de la fièvre.
Matériels et méthodes |
Les dossiers des patients avec une infection à P. vivax confirmée par microscopie et une température supérieure à 37,5°C ont été analysés entre mars 2009 et octobre 2015. Le suivi des patients et la classification des réponses thérapeutiques ont été réalisés selon le protocole recommandé par l’OMS. Le génotype de pvmdr1 (séquence et nombre de copies du gène) a été analysé chez les parasites résistants.
Résultats |
Après 28jours de suivi chez 172 patients, 164 présentaient une réponse clinique et parasitologique adéquate. Huit cas d’échec thérapeutique ont été identifiés, tous après J14. L’efficacité thérapeutique de la chloroquine a été évaluée à 95 % (95 % CI 91,7–98,3 ; n=164/172). Au sein de ces huit échecs, cinq ont été caractérisés : deux cas de résistance parasitaire (1,2 % ; 95 % CI 0–2,8 ; n=2/172) et trois patients avec une concentration subthérapeutique en chloroquine ont été observés. Aucune mutation généralement associée à la résistance de P. vivax à la chloroquine n’a été identifiée dans le gène pvmdr1 chez les parasites résistants.
Conclusion |
La résistance de P. vivax à la chloroquine en Guyane existe mais son niveau actuel ne nécessite pour l’heure aucun changement dans les recommandations thérapeutiques. Cependant pour limiter la dispersion de ces parasites résistants, la primaquine devrait être davantage prescrite. Par ailleurs, un marqueur moléculaire de résistance reste encore à identifier pour pouvoir surveiller plus facilement l’évolution de cette résistance dans la région.
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Vol 47 - N° 4S
P. S8 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.