Verrou de daptomycine dans les infections de cathéter central à staphylocoques - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Les verrous d’antibiotiques sont une alternative proposée par l’IDSA en cas d’infection liée à un cathéter de longue durée (ILC) non compliquée impliquant des staphylocoques à coagulase négative(SCN). La vancomycine est l’antibiotique ayant bénéficié du maximum d’études dans ce contexte. La daptomycine (DPT) pourrait présenter une activité supérieure par son action sur le biofilm, mais les données cliniques restent limitées. Nous rapportons les résultats d’une série rétrospective et d’une revue de la littérature évaluant l’efficacité des verrous de la DPT sur des ILC à staphylocoques (ILCS).
Matériels et méthodes |
Nous avons inclus les patients traités par verrous de DPT pour des ILCS entre 2012 et 2016. La guérison était définie par le maintien du cathéter de longue durée (CL) sans critère de sepsis après le traitement. Une revue systématique a été conduite à partir de la base de données Medline jusqu’en janvier 2017.
Résultats |
Six patients ont été inclus. La moyenne d’âge était de 60 ans. Cinq patients étaient porteurs d’une chambre implantable et un d’un dispositif artériel intra hépatique. Cinq patients souffraient d’une néoplasie solide métastatique et un patient avait un lymphome du manteau. Le diagnostic a été posé dans 5 cas sur des hémocultures différentielles positives et dans un cas sur un syndrome fébrile avec hyperfixation sur tomographie par émission de positon. On a dénombré deux staphylocoques sensibles à la méticilline : un Staphylococcus aureus (SA) et un SCN et trois SCN résistants à la méticilline. Les verrous sur CL et l’antibiothérapie systémique en voie veineuse périphérique par DPT ont été administrés pendant 10jours (5–14). Le succès thérapeutique a été obtenu chez 3 des 6 patients. Deux échecs ont été documentés : un avec reprise de la fièvre à 48h de traitement (ILC à S. epidermidis) et l’autre avec la persistance d’hémocultures positives à SA en fin de traitement ayant nécessité l’extraction du CL. Le dernier patient n’a pas été évalué en raison de son décès avant la fin du traitement d’une cause non liée à l’ILC. Ces données confortent les résultats d’autres séries. L’efficacité des verrous de DPT associés au traitement systémique a été notifiée dans 11 cas sur 15 d’une série de patients dialysés (incluant 6 SA et 9 SCN). Dans une série de 13 ILC à SCN ou enterococcus chez des patients d’oncologie, le traitement a été efficace dans 85 % des cas. Dans une autre série d’ILC à SCN, 6 CL sur 8 ont pu être maintenus.
Conclusion |
La DPT pourrait représenter une alternative intéressante dans les ILCS, dans les situations où le maintien du CL est nécessaire, en évaluant soigneusement le bénéfice-risque de cette attitude. L’utilisation de la DPT en verrou associé au traitement systémique sans retrait du CL est associée à un taux d’échec non négligeable.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 47 - N° 4S
P. S75 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?