Parcours des patients détenus présentant une hépatite C chronique - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
La prévalence de l’hépatite C reste élevée en milieu carcéral avec près de 5 % des détenus concernés. Une recommandation ministérielle récente invite à traiter tout les patients infectés par le virus de l’hépatite C (VHC) en détention. Nous rapportons ici l’expérience de notre centre.
Matériels et méthodes |
Le dépistage du VHC est systématique à l’arrivée en détention. Les patients ainsi dépistés, sont orientés dans un parcours de soins diagnostic et thérapeutique spécialisé. Ainsi, nous avons effectué une étude rétrospective de l’ensemble des patients pris en charge pour une hépatite C chronique au sein de notre établissement, entre le 1er juillet 2014 et 31 janvier 2017.
Résultats |
Sur la période étudiée, 219 patients ont été pris en charge pour une hépatite C. L’âge moyen était de 42,8 ans [24 ; 61] et le sex-ratio (H/F) de 11. Cent quatre vingt huit (85,8 %) patients avaient un antécédent de toxicomanie intraveineuse. Le score de fibrose hépatique se répartissait entre F0-F2 (n=131-60 %), F3 (n=42 – 19 %) et F4 (n=46 – 21 %). Quatre patients présentaient des signes extra hépatique (1 lymphome indolent, 3 cryoglobulinémies). Les génotypes du VHC étaient 1 (115 – 53 %), 2 (20 – 9 %), 3 (53 – 24 %) et 4 (20 – 9 %). Un traitement a été proposé chez 114 patients (52 %), parmi lesquels 33 (28 %) n’ont pas été traités car la durée de leur peine n’était pas suffisamment longue et 2 patients ont refusé le traitement. Les traitements proposés étaient : sofosbuvir (SBV)/NS5A=52 (64 %), SBV/NS5A+ribavirine (RBV)=15 (19 %), SBV+RBV=6 (7,5 %), SBV/NS3/4A = 4 (5 %), SBV+RBV+interferon pegylé=2 (2,5 %). Soixante-dix-neuf patients ont été traités, permettant 29 guérisons (37 %), 13 traitements terminés étaient en attente de la PCR S12 (16 %), 23 traitements sont en cours (29 %). On note deux non-réponses et un suicide avant SVRS12. Aucun effet secondaire n’a été rapporté. Depuis septembre 2016, 23 patients bénéficient d’une prise en charge individuelle avec accompagnement social et médical dans le cadre du projet « Parcours de santé VHC en Ile de France ». Ainsi, ce dispositif permet d’augmenter le nombre de patient pouvant bénéficier d’un traitement.
Conclusion |
La prise en charge du VHC en détention est l’opportunité de toucher une population précaire souvent difficile à traiter dans les circuits classiques. Les nouvelles recommandations ministérielles facilitent ainsi la prescription des nouveaux anti-viraux d’action directe, permettant de traiter efficacement un nombre important de détenus. Certains patients n’ont pu être traité à cause d’une impossibilité de suivi et de prise en charge à la libération, justifiant la mise en place d’un dispositif dédié assurant la jonction lors de la sortie de détention.
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Vol 47 - N° 4S
P. S73 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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