Neuroborréliose (NB) et arthrite de Lyme (AL), une série de 19 patients. Quelles séquelles à moyen terme ? - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Le syndrome post Lyme alimente certaines polémiques trouvant un écho dans la presse médicale et grand public. Peu d’études ont estimé les séquelles éventuelles de formes avérées de maladie de Lyme neurologique ou articulaire.
Matériels et méthodes |
Étude descriptive rétrospective incluant les patients pris en charge dans notre centre hospitalier entre 2010 et 2015 pour une NB ou une AL. Les critères d’inclusion étaient une clinique compatible et une sérologie sanguine positive (Elisa confirmée en Western Blot) associés à, pour les NB, un liquide céphalorachidien positif (cellularité, hyperprotéinorachie, sérologie avec index de synthèse intrathécale positif) et pour les AL, un liquide articulaire positif (inflammatoire avec PCR Borrelia positive). Les données cliniques et biologiques au moment de la prise en charge ont été recueillies. Les séquelles à plus de 6 mois de la fin du traitement antibiotique étaient évaluées par un questionnaire téléphonique standardisé.
Résultats |
Dix-neuf patients répondaient aux critères d’inclusion : 15 avaient une NB, 4 une AL. L’âge moyen était de 58 ans (écart-type (ET) : 20 ans) ; avec 42 % (n=18) de femmes. Parmi les NB, 80 % (n=12) avaient une méningoradiculite et 33 % (n=5) une paralysie faciale. La protéinorachie moyenne était de 1,92g/L (ET : 1,15), la cellularité de 135 éléments/mL (ET : 98,6). Toutes les atteintes articulaires se présentaient par une monoarthrite du genou avec un liquide articulaire comprenant en moyenne 18 000 éléments/mm3 (ET : 5600). L’antibiotique de première ligne était la Ceftriaxone dans 89 % des cas, pour une durée moyenne de 25,3jours (ET : 9,0). À plus de 6 mois de la fin du traitement (en moyenne, 3 ans), 61 % des patients (n=11) décrivaient des symptômes résiduels. En premier, était rapportée la fatigue (n=11), puis des douleurs (n=7). Parmi ces patients, seuls 22 % (n=4, tous ayant eu une NB) estimaient en être impactés dans leurs activités de la vie quotidienne (AVQ) ; 22 % (n=4) avaient eu un traitement antibiotique complémentaire, et seuls 5 % (n=1) avaient eu recours à la médecine alternative.
Conclusion |
Malgré son faible effectif, élément secondaire à notre choix de critères stricts d’inclusion, cette étude rapporte que plus de la moitié des patients traités pour une NB ou une AL ont des symptômes persistants à 6 mois. Il s’agit cependant dans la plupart des cas d’une asthénie non spécifique ayant peu d’impact sur les AVQ. Un seul patient de notre série s’est orienté vers des médecines parallèles. Ces résultats ne vont pas dans le sens de séquelles majeures et invalidantes de la maladie de Lyme neurologique ou articulaire lorsque le traitement a été adéquat.
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Vol 47 - N° 4S
P. S67 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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