Dosage des bêtalactamines au cours de l’endocardite infectieuse : un outil d’optimisation de la prise en charge ? - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Peu de données sont disponibles sur l’intérêt clinique du dosage des bétalactamines (BL) au cours du traitement des endocardites infectieuses (EI) alors que leurs concentrations plasmatiques sont corrélées à leur efficacité et à leur tolérance. Si le suivi thérapeutique pharmacologique est recommandé pour les glycopeptides et les aminosides, celui des BL peut aussi s’avérer intéressant dans l’EI. L’objectif de cette étude rétrospective monocentrique est d’évaluer l’intérêt du dosage des BL dans le suivi thérapeutique des endocardites infectieuses.
Matériels et méthodes |
Tous les patients pris en charge dans notre filière de soin endocardite au cours de l’année 2016 pour une ou plusieurs EI probables ou certaines (critères de Duke) et ayant bénéficié d’un dosage plasmatique de concentration résiduelle d’amoxicilline (AMX) ou de cloxacilline (CLX) ont été inclus. Les modalités d’administration de l’antibiotique ainsi que les données cliniques (localisation de l’EI, présence de prothèse, évolution), biologiques et microbiologiques (bactérie, concentration minimale inhibitrice [CMI]) ont été analysées.
Résultats |
Sur 104 patients traités en 2016 pour une EI, 32 (31 %) ont bénéficié d’au moins un dosage d’AMX (n=19) ou de CLX (n=13). L’âge médian était de 70 ans (extrêmes : 27–94), le sex-ratio de 1,9 (H/F). L’épisode d’EI était microbiologiquement documenté dans 30 cas (94 %) ; de diagnostic certain chez 25 (78 %) et probable chez 7 (22 %) ; localisée au cœur gauche chez 22 (68 % ; dont 9 sur prothèse), aux électrodes de pacemaker chez 7 (22 %) et au cœur droit chez 3 (10 %). Les bactéries identifiées étaient des Staphylocoques (40 %, n=13), des Streptocoques (31 %, n=10), des Entérocoques (19 %, n=6) et Clostridium perfringens (3 %, n=1).
L’antibiothérapie intraveineuse était toujours administrée en discontinu aux posologies médianes d’AMX de 12g/j [8–12]/126mg/kg [111–176] et de CLX de 12g/j [8–12]/132mg/kg [86–146]. La concentration résiduelle médiane du premier dosage d’AMX était de 43,7mg/L [37,4–69,2] et celle de CLX de 54,0mg/L [33,9–98,7]. Une insuffisance rénale (DFG MDRD <60ml/min) était présente le jour du dosage dans 50 % des cas (n=16).
La CMI de la bactérie était disponible chez 4 patients avec une EI à streptocoque et chez 3 avec une EI à entérocoques, dont 4 avaient une insuffisance rénale (modérée chez 3 et dialysé chez 1). Le ratio concentration d’amoxicilline/CMI variait de 88 à 1068.
Conclusion |
La réalisation de dosages plasmatiques des BL au cours de l’EI, permet de dépister des surdosages en particulier en cas d’insuffisance rénale aiguë, fréquente dans le contexte d’EI. Le dosage plasmatique des BL permet une adaptation posologique plus étroite, en particulier chez les patients à volume de distribution incertain (obésité, choc septique) et/ou insuffisants rénaux, afin de limiter le risque d’effets indésirables.
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Vol 47 - N° 4S
P. S66 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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