Pronostic des endocardites infectieuses sur valve prothétique non opérées - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Avec le vieillissement de la population et le recours plus fréquent à l’implantation de matériels endovasculaires, l’incidence des endocardites infectieuses (EI) sur valve prothétique (EIVP) augmente. Outre l’antibiothérapie, le traitement de ces infections repose sur le changement de la prothèse valvulaire infectée. Cependant, du fait des comorbidités et de l’âge avancé de certains patients, le traitement chirurgical est récusé ce qui grève le pronostic : qu’en est-il réellement à l’heure de la prise en charge multidisciplinaire prônée par les nouvelles recommandations européennes de 2015 ?
Matériels et méthodes |
Entre janvier 2013 et décembre 2016, une étude observationnelle prospective a été menée par les référents de la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) dédiée à l’EI dans les trois sites d’un hôpital universitaire. Tous les dossiers d’EIVP ont été inclus. Les données démographiques, diagnostiques, thérapeutiques et pronostiques ont été analysées puis comparées selon les modalités de prise en charge : traitement médico-chirurgical versus traitement médical exclusif.
Résultats |
Au cours de l’étude, 419 EI ont été recensées et 188 (45 %) étaient des EIVP dont 111 (59 %) ont été traitées médicalement par une antibiothérapie prolongée (≥6 semaines). Le diagnostic d’EIVP était certain dans 87 % des cas et possible dans 13 %. Il s’agissait d’hommes dans 79 % des cas avec un âge médian de 70 ans. Dans 60 % des cas, l’EIVP était une infection précoce (dans l’année suivant la chirurgie) et/ou liée aux soins qui touchait une prothèse aortique et/ou mitrale dans 80 % et 20 % des cas respectivement. Parmi les différences entre les deux modalités de traitement, le recours à la chirurgie était plus fréquent en cas d’abcès ou de double lésion à l’échocardiographie ainsi qu’en cas d’emboles cérébraux. La mortalité hospitalière globale était de 9,6 % : 3 % en cas de traitement chirurgical versus 14 % en cas de traitement médical exclusif. A un an, la mortalité globale était de 22,5 % : 11,5 % pour les patients opérés et 30 % pour les patients récusés. Les facteurs de sur risque de mortalité hospitalière et à un an, en l’absence de chirurgie, étaient l’âge supérieur à 70 ans, la documentation de l’EIVP à staphylocoque (27 % versus 3 %) et l’instabilité hémodynamique (60 %).
Conclusion |
Au sein des EI, la proportion des EIVP augmente : dans un centre de recours comme le nôtre, elle s’établit à 45 %. Alors que la mortalité hospitalière rapportée dans la littérature oscille autour de 25 %, nous rapportons une mortalité hospitalière globale inférieure à 10 % et qui n’excède pas 15 % en cas de traitement exclusif. Nous suggérons que ces résultats sont le fruit d’une prise en charge multidisciplinaire qui profite principalement aux cas les plus complexes que sont les EIPV.
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Vol 47 - N° 4S
P. S65 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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