Épidémiologie et déterminants de la prise en charge des endocardites infectieuses en France en 2011 - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Nos connaissances sur l’épidémiologie de l’endocardite infectieuse (EI) en France sont principalement issues d’études observationnelles multicentriques. Nous complétons cette approche par l’analyse des patients hospitalisés pour EI en 2011 à partir des bases nationales du PMSI.
Matériels et méthodes |
Extraction PMSI des séjours pour EI en France en 2011 à partir d’un algorithme basé sur les codes diagnostics (CIM10), validé sur 388 dossiers dans 4 CHU et 3 CH (valeur prédictive positive 86,1 % ; proportion d’endocardites certaines 75,1 %). Analyses réalisées : calcul de l’incidence annuelle, analyse descriptive de la population, déterminants du recours à la chirurgie valvulaire (régression logistiques) et analyses de survie (Cox).
Résultats |
En 2011, 6 235 patients (moyenne d’âge 69 ans) ont eu un séjour hospitalier pour EI en France. L’incidence (ajustée sur la VPP de l’algorithme) était de 54,2 cas/million d’habitants/an. 29 % des patients ont bénéficié d’une chirurgie valvulaire. Les principaux déterminants d’un recours à une chirurgie valvulaire dans l’année suivant le diagnostic étaient l’âge <70 ans (OR 3,04, IC 95 % 2,63–3,51), l’obésité (OR 1,48, IC 95 % 1,19–1,84), un AVC ischémique (OR 1,30, IC 95 % 1,03–1,65), les staphylocoques coagulase négative (OR 1,33, IC 95 % 1,06–1,66), les streptocoques (OR 1,38, IC 95 % 1,18–1,61), Haemophilus sp (OR 2,87, IC 95 % 1,18–7). Le sexe féminin (OR 0,67, IC 95 % 0,58–0,79), le diabète (OR 0,73, IC 95 % 0,61–0,87), un cancer (OR 0,52, IC 95 % 0,42–0,65), et S. aureus (OR 0,63, IC 95 % 0,52–0,75) étaient associés à un moindre recours à la chirurgie. La mortalité hospitalière et à un an était respectivement de 20,6 % et 29,1 %. Les facteurs prédictifs d’un décès à 1 an étaient l’âge≥70 ans (HR 1,61, IC 95 % 1,45–1,79), une hépatopathie chronique (HR 1,82, IC 95 % 1,58–2,09), S. aureus (HR 1,76, IC 95 % 1,55–2,01), Candida sp. (HR 1,99, IC 95 %1,32–3,00), le caractère polymicrobien (HR 1,41, IC 95 % 1,19–1,67), l’absence de pathogène identifié (HR 1,47, IC 95 % 1,17–1,84), l’AVC ischémique (HR 1,67, IC 95 % 1,45–1,93) ou hémorragique (HR 2,04, IC 95 % 1,67–2,49). La notion de toxicomanie intraveineuse (HR 0,29, IC 95 % 0,29–0,51), l’obésité (HR 0,84, IC 95 % 0,72–0,97), une EI streptococcique (HR 0,86, IC 95 % 0,75–0,98) et une chirurgie valvulaire (HR 0,52, IC 95 % 0,45–0,59) étaient des facteurs de survie à 1 an.
Conclusion |
Dans cette première étude populationnelle nationale sur l’EI, l’incidence annuelle est plus importante et le recours à la chirurgie moins fréquent que précédemment rapporté. La chirurgie valvulaire est associée à une meilleure survie à 1 an. Les autres facteurs de recours à la chirurgie et les facteurs de mortalité à 1 an sont similaires aux études observationnelles.
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Vol 47 - N° 4S
P. S64 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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