Prise en charge des bactériémies/fongémies : une enquête européenne - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Les bactériémies/fongémies sont des événements fréquents ; des recommandations existent quant à la prise en charge des bactériémies à staphylococcus aureus oxaR (SARM, IDSA) et des candidémies (IDSA et ESCMID). Cependant, pour les autres agents infectieux, aucune recommandation internationale n’existe à notre connaissance. Le but de cette enquête était d’évaluer la prise en charge de patients présentant une bactériémie/fongémie par des médecins/pharmaciens ayant une activité de conseil en antibiothérapie.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une enquête ESCMID internationale, ouverte de décembre 2016 à fin février 2017. Tous les médecins/pharmaciens (juniors ou séniors) donnant des avis au minimum hebdomadaires en antibiothérapie pouvaient participer. Leurs pratiques étaient évaluées à l’aide de vignettes cliniques dans les situations suivantes ne présentant pas de critère de gravité : bactériémie primaire non compliquée à S. aureus oxaS, à SARM, à Enterococcus faecalis, à Escherichia coli BLSE, bactériémie sur cathéter à Pseudomonas aeruginosa et candidémie sur cathéter à Candida albicans.
Résultats |
A ce jour, 550 professionnels (infectiologues 44 %, 244/550 ; et microbiologistes 32 %, 177/550) ont répondu au questionnaire, provenant de 51 pays, principalement Allemagne (27 %, 121/445) et France (13 %, 59/445). Quel que soit l’agent infectieux, le relais oral est proposé par la majorité des participants après un délai variable (73 %, 1277/1745). Pour SARM, la principale antibiothérapie documentée utilisée était la vancomycine (77 %, 238/308) à 2g/jour (soit 23mg/kg/jour) dans 41 % des cas (97/238), et un relais oral proposé de manière occasionnelle dans 35 % des cas (109/311). Une bithérapie était initiée dans 22 % des cas (69/308), le plus souvent avec la gentamicine (43 %, 30/69). La durée de traitement était de 14jours dans 71 % des cas (218/309). Pour le bilan d’extension, 81 % des participants (277/340) demandaient une échocardiographie ; et 86 % réalisaient des hémocultures à 48–72h de traitement (266/310). Pour E. coli BLSE, les carbapénèmes étaient prescrits en documenté dans 75 % des cas (208/276). Une bithérapie était initiée dans 8 % des cas (23/276). L’antibiothérapie était parentérale IV dans 96 % des cas (311/323), avec un relais oral dans 34 % des cas après 48–72h (98/281). La durée de traitement était de 7jours dans 35 % des cas (98/278). Pour le bilan de la porte d’entrée, 37 % demandaient une imagerie (111/294), 37 % un ECBU (110/294), et 35 % proposaient un contrôle des hémocultures (100/280).
Conclusion |
Notre enquête montre de grandes disparités quant à la prise en charge des bactériémies, qui semblent moins importantes quand des recommandations existent. L’élaboration de recommandations nationales ou internationales semble souhaitable.
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Vol 47 - N° 4S
P. S63 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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