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Bactériémies aux urgences : la réévaluation antibiotique est associée à un meilleur pronostic - 25/05/17

Doi : 10.1016/j.medmal.2017.03.156 
C. Aillet 1, O. Pantaloni 2, S. Tournoud 3, A. Sindt 4, P. Etienne 5, S. Léotard 6, P.M. Roger 1
1 RésO-InfectiO-PACA-Est, service des urgences, centre hospitalier de Fréjus-St-Raphael, Fréjus St Raphael, France 
2 Pharmacie, clinique St Pierre, Perpignan, France 
3 Anesthésie-Réanimation, clinique St Roch, Perpignan, France 
4 Laboratoire de microbiologie, centre hospitalier de Cannes, France 
5 Service des urgences, centre hospitalier de Cannes, France 
6 Laboratoire de microbiologie, centre hospitalier de Grasse, France 

Résumé

Introduction

Les patients se révélant bactériémiques à leur prise en charge aux urgences constituent une population privilégiée pour évaluer la qualité de l’antibiothérapie. L’antibiothérapie probabiliste (AP) prend en compte le risque de BMR, sa réévaluation (RA) étant un critère du bon usage antibiotique. Nous rapportons un audit de l’antibiothérapie des patients bactériémiques aux urgences.

Matériels et méthodes

Étude rétrospective multicentrique menée 3 mois de janvier à avril 2016 sur 5 établissements incluant les patients avec hémocultures positives prélevées aux urgences. Une bactérie multi-résistante (BMR) était définie par la résistance aux C3G ou par le caractère BLSE pour les entérobactéries ou oxacilline-R pour les staphylocoques. Une infection était dite communautaire en l’absence de soins préalable dans le mois précédent ou l’année précédente en cas matériel chirurgical implanté. L’analyse portait sur l’AP, la RA effective et leur impact sur la survie. Une AP adéquate était définie par la prescription d’au moins une molécule active sur la (les) bactérie(s) en cause. Une RA effective était définie par un changement d’antibiothérapie induit par le résultat d’hémoculture.

Résultats

Cent quatre-vingt-trois patients bactériémiques étaient inclus, après exclusion de 45 cas d’hémocultures contaminées (20 %). Il s’agissait majoritairement d’infections à entérobactéries (n=98, 53 %), à staphylocoques (n=28, 15 %) ou à streptocoques (n=26, 14 %) ; 22 (12 %) étaient des BMR. Il s’agissait d’infections associées aux soins dans 38 cas (20 %). Les infections étaient majoritairement urinaires (30 %), de porte d’entrée méconnue (21 %) ou pulmonaires (20 %). La sévérité de l’infection était avérée par le recours à la réanimation dans 36 cas (20 %). Une AP était d’emblée prescrite dans 150 cas (82 %). Cette AP était adéquate dans 117 cas (64 %). Ainsi 66 patients (36 %) n’avaient pas bénéficié d’une AP d’emblée ou avaient reçu une AP inadéquate. Une RA effective était observée dans 117 cas (64 %). 28 patients décédaient (15 %), sans lien avec la prescription d’une AP ni avec son caractère inadéquate (p>0,1). En analyse multivariée par régression logistique un cancer ou une immunodépression ainsi que le recours aux soins intensifs étaient associés à un risque de décès (OR>2,70), alors qu’une RA effective était un facteur protecteur : OR 0,41 [0,1 7–0,96], p=0,040.

Conclusion

Parmi les patients bactériémiques aux SAU, 18 % ne bénéficiaient pas d’une AP et 36 % recevaient une AP inefficace. La RA effective était associée à un meilleur pronostic.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 47 - N° 4S

P. S63 - juin 2017 Retour au numéro
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