Enquête de séroprévalence suite à un foyer de dengue, France métropolitaine, novembre 2015 - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Implanté en France, le moustique Ae. albopictus a été vecteur d’épisodes de transmission limité en 2010, 2013 et 2014. En août 2015, 7 cas autochtones de dengue 1 ont été détectés dans un quartier colonisé depuis 2011. Des enquêtes épidémiologiques et entomologiques ont permis de guider la lutte anti-vectorielle. Une enquête de séroprévalence a alors été menée pour estimer l’étendue de la transmission, la proportion de cas asymptomatiques, et reconstruire la chaîne de transmission.
Matériels et méthodes |
Une enquête transversale a été menée dans le quartier d’émergence (1431 habitants). Des enquêteurs formés ont réalisé un prélèvement de sang capillaire sur buvard et administré un questionnaire en face à face qui collectait des données sur : logement, symptômes récents, antécédents médicaux, voyages, connaissances et perception des maladies vectorielles.
Une recherche d’IgM et IgG anti-dengue a été faite pour les prélèvements. Les prélèvements positifs ont été testés par séroneutralisation pour les 4 sérotypes de dengue et le virus West nile.
Une infection récente était définie par des IgM et IgG anti-dengue+ Le cas était symptomatique s’il avait déclaré une fièvre≥38°C avec ou sans autre signe. Il était autochtone s’il n’avait pas séjourné dans une zone d’endémie de dengue dans les 15jours précédant ses signes ou dans l’année s’il était asymptomatique.
Le taux de reproduction et le risque relatif de dengue en fonction de la distance entre logements ont été calculés, et un modèle statistique développé pour reconstruire la chaîne de transmission.
Résultats |
La participation était de 39 % (564/1431). L’âge médian était de 45 ans, le sex-ratio H/F de 0,8.
Trois cas autochtones de dengue récente ont été identifiés. La prévalence des infections récentes par le virus de la dengue a été estimée à 0,4- % IC95 % [0,0–0,8]. Aucun cas asymptomatique n’a été identifié.
Le risque que 2 cas aient partagé un logement était 18,2 (IC95 % [4,7–70,2]) fois plus élevé que le risque que 2 personnes non infectées aient partagé un logement. Le taux de reproduction était de 1 (IC95 % [0,5–1,7]).
De plus, 6 participants avaient des IgG anti-virus West-Nile en séroneutralisation, la prévalence de l’infection ancienne par le virus West Nile étant estimée à 0,9 % IC95 % [0,2–1,6].
Conclusion |
Malgré une circulation virale de 2 mois et l’implantation d’Ae. albopictus, une faible prévalence de la dengue a été estimée. De façon surprenante, aucun cas asymptomatique n’a été identifié. Ces éléments sont utiles à l’évaluation des plans de lutte contre les arboviroses en Europe. L’étude montre aussi une circulation ancienne du virus West Nile dans cette région.
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Vol 47 - N° 4S
P. S58 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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