Pour aider au meilleur usage des antibiotiques en médecine générale, un groupe régional de travail multidisciplinaire a créé une plaquette d’information à destination des patients consultant dans un cabinet de médecine générale pendant la saison d’hiver 2015–2016. Les informations délivrées étaient : la non indication des antibiotiques dans les infections virales et les risques écologiques des antibiotiques. Les médecins généralistes de la région intéressés pouvaient commander des plaquettes. Devant la faible demande (3 % des médecins), elle a été ensuite distribuée à l’ensemble des médecins généralistes de la région. L’objectif de cette enquête est d’évaluer l’intérêt et la satisfaction des médecins généralistes pour cette plaquette.

Étude semi-quantitative par auto-questionnaire anonyme distribué par courriel aux 1188 médecins généralistes ayant fourni une adresse électronique à l’union régionale des professionnels de santé. Il a été effectué 3 relances par courriel.

Sur 1188 médecins contactés, 85 réponses ont été obtenues soit un taux de réponse de 7,15 %. Même si 45 avaient plus de 50 ans, les médecins répondeurs étaient significativement plus jeunes que la population de médecins généralistes de la région d’enquête. Vingt-deux (26,5 %) avaient commandé volontairement la plaquette. Lorsque la commande était faite par le médecin, l’utilisation était plus fréquente que lorsqu’il s’agissait d’un envoi systématique (81 % contre 50 %, p=0,04). Quarante-six médecins qui ont eu la plaquette à leur cabinet, l’ont évalué ; ils trouvaient l’information adaptée (43 ; 93,5 %), la présentation agréable (41 ; 89,1 %) et le message clair (42 ; 91,3 %). La plaquette a été utilisée dans 65 % des cas, essentiellement de manière passive (mise à disposition dans la salle d’attente) ; les médecins l’ont trouvée utile dans 78 % des cas. Elle avait pour conséquence une sensibilisation des patients à l’antibio-résistance pour la moitié des médecins. Parmi les seize médecins qui avaient reçu la plaquette et ne l’avaient pas utilisée, un peu moins de la moitié (43,8 %) jugeaient ne pas avoir à justifier leur prescription d’antibiotique à leur patient.

Cette enquête constitue l’évaluation d’une action auprès des médecins généralistes visant à un moindre usage des antibiotiques en médecine ambulatoire par la remise d’un document à destination des patients.

Même si parmi les médecins généralistes, la mobilisation pour acquérir volontairement la plaquette ou participer à l’enquête a été faible, l’évaluation de celle-ci a été positive. Il s’agit d’un outil qui pourrait être utile pour sensibiliser les patients aux effets secondaires des antibiotiques et à l’antibio-résistance.