Antibiothérapie critique en relais des pyélonéphrites à entérobactéries sensibles à l’amoxicilline - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Les pyélonéphrites aigues (PNA) sont traitées en probabiliste par une antibiothérapie large spectre. L’absence d’adaptation à 48h contribue au maintien inutile d’une pression de sélection. Pour le relais, la SPILF laisse le choix entre 5 molécules d’impact écologique inégal, mais préconise l’amoxicilline (AMX) en cas de sensibilité.
Afin d’évaluer la consommation d’antibiotiques critiques (fluoroquinolones [FQ], amoxicilline-acide clavulanique ou C3G) en relais du traitement des PNA à entérobactéries (EB) sensibles à l’AMX chez les patientes hospitalisées, nous avons mené une étude rétrospective sur 6 mois.
Matériels et méthodes |
Entre le 1er février et le 31 juillet 2016, les ECBU positifs (leucocyturie>10/μL et bactériurie au seuil de significativité) monomicrobiens à EB sensible à l’AMX des femmes>18 ans hors réanimation et hors sondage à demeure ont été screenés. Les données cliniques issues de comptes rendus d’hospitalisation informatisés ont permis de sélectionner les patientes hospitalisées présentant une PNA. Toutes les patientes pour lesquelles les recommandations n’étaient pas applicables ont été exclues. Le critère de jugement principal était l’utilisation d’antibiotiques critiques en relais malgré la sensibilité à l’AMX.
Résultats |
Au total, 330 ECBU ont été screenés, 149 ont été exclus (85 colonisations, 37 cystites, 7 greffées, 11 infections concomitantes, 8 femmes enceintes, une patiente neutropénique). Les données n’étaient pas disponibles pour 138 patientes (26 hospitalisées en dehors du CHU, 112 non hospitalisées).
Au total, 43 patientes (âge moyen 76,2 ans) présentaient une PNA à EB sensible à l’AMX (E. coli uniquement). Aucune n’était allergique à l’AMX et aucune n’avait d’abcès rénal.
Seules 18 (42 %) recevaient de l’AMX et 4 (9 %) étaient sous cotrimoxazole. Chez 21 (49 %) patientes les antibiotiques critiques étaient utilisés en relais : 9 FQ, 7 amoxicilline-acide clavulanique, 5 C3G dont 3 céfixime. Parmi ces 21 patientes, le traitement par un antibiotique critique était justifié pour 4 d’entre elles : 2 (FQ) pour des raisons urologiques et 2 (C3G sous cutanées) pour des raisons de difficultés d’administration per os.
Au total, 17 (39,5 %) patientes auraient dû recevoir de l’AMX. Le temps de traitement par antibiotique critique évitable (comptabilisé à partir de 48h après le début du traitement) était de 132jours sur les 17 patientes, soit 7,7jours par patiente.
Conclusion |
Dans notre centre, l’antibiothérapie de relais des PNA à EB sensible à l’AMX est loin d’être optimale. La mise en place d’un antibiogramme restreint, voire restrictif avec seulement deux molécules (AMX et une alternative en cas d’allergie) permettrait d’inciter le clinicien à se tourner vers cette molécule recommandée, plutôt que vers les antibiotiques critiques.
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Vol 47 - N° 4S
P. S48 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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