Impact d’un programme de bon usage antibiotique aux urgences - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Le bon usage antibiotique est essentiel dans la lutte contre l’émergence de résistances bactériennes.
Peu de données sont disponibles sur l’évaluation des prescriptions antibiotiques des patients ambulatoires consultant dans les services d’urgence ainsi que sur l’impact d’un programme de bon usage (PBU).
Matériels et méthodes |
Nous avons réalisé une étude monocentrique de type avant/après comparant la qualité des prescriptions antibiotiques sur 1 année (de novembre 2012 à octobre 2013), avant implémentation d’un PBU, à celle une année après initiation de ce programme (juin 2015–mai 2016).
Le programme était mené conjointement par l’infectiologue référent (IR) ainsi qu’un urgentiste. Il était constitué de :
– la formation semestrielle des internes du SAU aux principes de l’antibiothérapie par l’IR ;
– la possibilité de joindre l’IR par les urgentistes pour toutes questions sur la prescription des anti-infectieux aux heures ouvrables ;
– la désignation d’un urgentiste correspondant pour la prescription des anti-infectieux présent au staff quotidien du service et servant de relais aux messages relatifs au bon usage ;
– la vérification systématique bi-hebdomadaire par l’IR des prescriptions antibiotiques lors d’hémocultures positives Pour chacune des 2 périodes les prescriptions des patients ambulatoires (hospitalisation<24h) étaient évaluées à partir des dossiers médicaux conjointement par un infectiologue et un urgentiste en regard du référentiel local.
Résultats |
Sur les périodes avant et après PBU on dénombre respectivement 34 671 et 35 925 consultations au SAU, 25 470 vs 26 208 étaient ambulatoires. L’âge moyen était 46,5 vs 43,2 ans. Au total, 760 (3,0 %) vs 580 (2,2 %) patients avaient une prescription antibiotique (p<10−7).
Nous avons identifié 455 (59,9 %) vs 258 (44,0 %) (p=10−7) cas de non-conformité de la prescription antibiotique avec le référentiel local dont 197 (40,7 %) vs 101 (17,4 %) (p=4,5.10−4) de prescriptions non indiquées ; 95 (19,6 %) vs 54 (9,3 %) (p>0,05) prescriptions avec un spectre trop large ; 87 (17,97 %) vs 53 (9,1 %) (p>0,05) de durées de traitement trop longue ; et 11 (1,4 %) vs 15 (2,5 %) (p>0,005) de traitement inadéquats.
Conclusion |
Les prescriptions antibiotiques des patients ambulatoires au SAU sont souvent inappropriées. L’implémentation d’un PBU permet de diminuer drastiquement le nombre global de prescriptions antibiotiques ainsi que le nombre de prescriptions non indiquées. En outre cela semble réduire la durée et le spectre des antibiothérapies prescrites.
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Vol 47 - N° 4S
P. S42 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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