Caractéristiques et impact de la prescription inappropriée d’antibiotiques dans un service d’urgences adultes - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
La prescription inappropriée des antibiotiques demeure fréquente à l’hôpital.
L’objectif de cette étude était de décrire les caractéristiques et impact des prescriptions inappropriées d’antibiotiques dans un service d’urgences adultes d’un centre hospitalier universitaire.
Matériels et méthodes |
Étude prospective monocentrique observationnelle réalisée sur 6 mois. Les critères d’inclusion étaient les patients de plus de 16 ans pour lesquels une antibiothérapie avait été prescrite pour les indications suivantes : pneumonie, infection urinaire haute et basse, urétrite, dermo-hypodermite, méningite, diarrhée aiguë fébrile, angine, neutropénie fébrile post chimiothérapie. Le caractère approprié des prescriptions a été évalué en fonction des recommandations locales, nationales et internationales, pour les critères suivants : molécule, spectre et voie d’administration.
Résultats |
Au total, 219 patients ont été inclus. L’âge moyen était de 57,7 ans [17–95]. Le sex-ratio était de 0,8. La majorité des prescriptions étaient réalisées par un médecin senior (n=162 ; 74 %), sinon par un interne. Un avis infectiologique était sollicité dans 8 % des cas (n=17), le protocole d’aide à la prescription était consulté dans 17 % des cas (n=37) et un test rapide d’orientation diagnostique était réalisé dans 65 % des cas (n=69). Sur l’ensemble des prescriptions, 56,6 % ont été considérées comme inappropriées (n=124), les critères de non-conformité étaient : molécule inappropriée (n=86 ; 91 %) ; spectre insuffisant (n=35 ; 37 %) ; voie d’administration inappropriée (n=18 ; 19 %). Parmi les patients hospitalisés (n=120 ; 55 %), 12 % ont présenté une évolution clinique défavorable au 5e jour d’hospitalisation (n=14). Il existait une corrélation statistiquement significative entre mauvaise évolution clinique au 5e jour d’hospitalisation (persistance des signes d’infection ou décès) et antibiothérapie inappropriée aux urgences (odds ratio=3,5 ; Intervalle de Confiance à 95 % : 1,03–16,26). Le diagnostic en fin d’hospitalisation était différent de celui posé aux urgences dans 21 % des cas (n=25), l’antibiothérapie n’était pas indiquée dans 9 % des cas (n=11). En analyse multivariée, les facteurs associés à une prescription inappropriée étaient l’existence d’une pathologie pulmonaire chronique (OR=2,21 ; IC 95 % : 0,92–5,50), de symptômes de démence (OR=2,19 ; IC 95 % : 0,92–5,38) et une hospitalisation dans les 3 mois précédents (OR=2,01 IC 95 % : 1,02–4,02).
Conclusion |
La prescription inappropriée des antibiotiques aux urgences est associée à une mauvaise évolution au 5e jour d’hospitalisation. Il est important de prendre en compte les facteurs associés à une prescription inappropriée d’antibiotiques tels que l’existence d’une pathologie pulmonaire chronique, de symptômes de démence et/ou d’une hospitalisation récente.
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Vol 47 - N° 4S
P. S42 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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