Réévaluation systématique des antibiothérapies à j3 par un infectiologue : impact en termes de traçabilité et de pertinence des durées prolongées au-delà de 7 jours - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
La traçabilité de la réévaluation à j3 et une durée courte (<8jours dans la plupart des cas) sont les principaux critères de qualité d’une antibiothérapie. Notre objectif était donc d’évaluer l’impact d’une réévaluation systématique à j3 par un infectiologue sur ceux-ci.
Matériels et méthodes |
Tous les patients ayant eu une prescription>2jours d’un antibiotique contrôlé (dans un centre hospitalier universitaire de 850 lits) ont été inclus. Les antibiotiques contrôlés sont : les pénicillines (sauf pénicilline A/M/G), les céphalosporines (sauf C1G et C2G), les carbapénèmes, l’aztreonam, la tygécycline, les aminosides, les antibiotiques anti-SARM et les fluoroquinolones. Le recrutement des patients était effectué au sein des services de médecine (hors hématologie) et de chirurgie à partir du logiciel de prescription (ACTIPIDOS). Deux périodes ont été définies : une contrôle et une d’intervention. Celle-ci consistait en un passage systématique d’un infectiologue à j3 d’antibiothérapie, une discussion avec le prescripteur et un avis sur l’antibiothérapie et sa durée. Un passage ultérieur complémentaire était programmé si nécessaire.
Résultats |
Du 08/09/16 au 05/10/16, 284 patients ont été inclus (145 dans le bras contrôle dont 73 avec évaluation de la pertinence de la durée et 139 dans le bras intervention dont 68 avec évaluation de la pertinence de la durée). Les caractéristiques cliniques, les services de provenance, les traitements administrés et les sites anatomiques infectés étaient comparables entre les deux groupes. La traçabilité de l’antibiothérapie était de 69 % (100/145) dans le bras contrôle et 75,5 % (105/139, p=0,22) dans le bras intervention. Le traitement était modifié dans 37,9 % des cas (55/145, p=0,40) dans le bras contrôle et dans 44,6 % des cas (62/139) dans le bras intervention. Seul l’arrêt de l’antibiothérapie était significativement plus important après intervention (7,9 % vs 1,4 %, p=0,008). Concernant les sous-groupes avec évaluation de la pertinence de la durée, les durées moyennes d’antibiothérapies étaient de 13,4 et 10,9jours (p=0,20) dans les bras contrôle et intervention respectivement ; 58,9 % (43/73) dans le bras contrôle et 54,4 % (37/68) dans le bras intervention étaient>7jours. Cette durée était pertinente dans 74,4 % des cas (32/43) et 64,9 % des cas (24/37) dans les bras contrôle et intervention respectivement.
Conclusion |
Une réévaluation à j3 de l’antibiothérapie par un infectiologue augmente la traçabilité du traitement et conduit plus souvent à une modification notamment un arrêt de celle-ci. En revanche, l’impact sur la pertinence des durées prolongées d’antibiotiques n’apparaît pas dans notre étude. Plusieurs facteurs concomitants influencent probablement ces événements qu’il faudra identifier afin d’optimiser l’impact des équipes transversales en infectiologie.
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Vol 47 - N° 4S
P. S40 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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