Impact d’une alerte systématique de réévaluation des antibiothérapies de plus de 7 jours par un infectiologue dans un hôpital universitaire - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
La réduction des durées d’antibiothérapies est l’un des principaux moyens de diminuer l’exposition aux antibiotiques et ainsi lutter contre la résistance bactérienne. La plupart des durées d’antibiothérapie ne devraient pas excéder 7jours. Dans notre hôpital universitaire, une alerte systématique de réévaluation de toutes les antibiothérapies de plus de 7jours a été mise en place.
Matériels et méthodes |
Étude prospective dans les services adultes (hors unité de chirurgie septique) de juin 2016 à janvier 2017. Le pharmacien a extrait chaque jour toutes les prescriptions d’antibiothérapies en cours, prescrites depuis 7jours ou plus et en a informé l’infectiologue référent pour réévaluation de la durée, en lien avec les prescripteurs de l’unité concernée. Ont été recueillies les données suivantes : patient, service, antibiotique(s) concerné(s), date du J1, indication, site de l’infection, durée prévue initialement, intervention de l’infectiologue, durée conseillée, devenir de la prescription et durée du traitement au final.
Résultats |
Durant ces 8 mois, 110 prescriptions (mono-, bi- ou tri-antibiothérapies) atteignant j7 ont été recueillies par le pharmacien, dont 22 provenant de la réanimation médicale. Cent-trois (94 %) ont été réévaluées par l’infectiologue référent. Les indications étaient : 29 infections ostéoarticulaires, 18 infections urinaires, 13 infections pulmonaires, 10 infections de la peau et tissus mous, 7 infections à Clostridium difficile, 7 bactériémies, 6 infections du système nerveux, 6 endocardites, 7 autres. Parmi ces 103 antibiothérapies, 75 (73 %) ont été considérées justifiées concernant leur durée prescrite. En revanche, 28 (27 %) durées prévues ont été considérées trop longues dont 15 concernaient des infections urinaires, 4 des infections pulmonaires, 3 des infections de la peau et tissus mous. Dans 24 cas (86 %), la nouvelle durée conseillée par l’infectiologue a été acceptée et la prescription modifiée. Pour ces 24 prescriptions, les durées prévues au départ (médiane 11,5jours) et les durées réelles après intervention (médiane 8,5jours) étaient significativement différentes (p=0,016). Huit prescriptions ont été arrêtées à J7 (le jour de l’intervention). Nous avons estimé à au moins 207 le nombre de jours d’antibiothérapie évités sur 8 mois grâce à cette organisation.
Conclusion |
Le contrôle systématique des durées d’antibiothérapies de 7jours ou plus par un binôme pharmacien/infectiologue a permis de limiter la durée de traitement pour environ un quart des antibiothérapies prescrites. Les durées conseillées par l’infectiologue ont été bien acceptées par les prescripteurs.
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Vol 47 - N° 4S
P. S39 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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