Impact d’un programme de bon usage des antibiotiques sur l’épidémiologie de l’infection et de la colonisation à Pseudomonas aeruginosa dans un service de réanimation - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Nous décrivons l’épidémiologie des patients ayant présenté un prélèvement positif à Pseudomonas aeruginosa (PA) durant leur séjour en réanimation et l’impact de la mise en place d’un programme de maîtrise du risque infectieux incluant une promotion du bon usage des antibiotiques au sein du service, visant à réduire l’usage de certaines classes d’antibiotiques (C3G, carbapénèmes et fluoroquinolones).
Matériels et méthodes |
Analyse rétrospective des dossiers médicaux dans le service de Réanimation d’un hôpital général sur une période de 8 années (2007–2014) des patients hospitalisés ayant eu un prélèvement positif à PA durant leur séjour. Comparaison des 2 périodes, 2007–2010 (P1) et 2011–2014 (P2) entre lesquelles a été mis en place un programme de bon usage des antibiotiques.
Résultats |
Parmi les 5442 patients, 274 (5 %) ont présenté un prélèvement positif à PA, comprenant des colonisations pour 95 (35 %) cas et des infections pour 179 (65 %) cas. Les infections étaient des PAVM pour 92 (34 %) cas et une bactériémie était mise en évidence pour 27 (10 %) cas. La durée moyenne de séjour (DMS) et la mortalité à l’hôpital étaient plus élevées chez les patients infectés (respectivement 48 vs 16jours et 47 % vs 20 %, p<0,001) ou colonisés (respectivement 29 vs 16jours et 36 % vs 20 %, p<0,001). L’âge médian des cas était cependant plus élevé (72,5 vs 65 ans, p<0,001).
Au cours de P2, le nombre de patients ayant un prélèvement positif à PA a diminué significativement de 136 (7 %) cas sur 1939 patients à 146 (4,2 %) sur 3503 patients (RR=0,8, CI 95 % 0,71–0,89). La résistance aux antibiotiques des PA a diminué entre les deux périodes de 42 % à 11 % (p<0,01) pour la ceftazidime, de 74 % à 18 % (p<0,01) pour la ciprofloxacine et de 38 % à 18 % (p<0,01) pour l’imipénème. Néanmoins, chez les patients ayant un prélèvement positif à PA, les risques de survenue d’une infection clinique (RR=0,77, IC 95 % 0,58–1,01), d’une PAVM (RR=0,99, IC 95 % 0,76–1,28), d’une septicémie (RR=1, IC 95 % 0,66–1,51) ou la mortalité (RR=1,04, IC 95 % 0,81–1,33) n’étaient pas différents entre les deux périodes.
La comparaison des cas entre les deux périodes (P1 et P2) montrait un score de gravité IGS2 identique (48, p=0,96), et des différences significatives pour l’âge médian (75 ans vs 70 ans, p=0,04), le sexe ratio (1,4 vs 2,2, p=0,03), la DMS (42 vs 19jours, p<0,001), le recours à l’épuration extrarénale (RR=1,44, IC 95 % 1,03–2,02), la durée de ventilation mécanique (15,8 vs 29,4jours, p<0,001) et d’intubation (12,3 vs 16,1jours, p=0,01). En analyse multivariée l’IGS 2, l’âge et l’intubation sont des facteurs associés à la mortalité globale (p<0,05).
Conclusion |
La colonisation et l’infection à PA sont des facteurs de risque de mortalité et de DMS augmentés en réanimation. Un programme de maîtrise du risque infectieux permet de diminuer l’incidence des patients ayant un prélèvement positif à PA et la résistance aux antibiotiques, sans pour autant diminuer le taux d’infections de ces patients.
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Vol 47 - N° 4S
P. S39 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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