État des lieux de la perte de chance liée au cohorting des patients colonisés et/ou infectés à BHRe en secteur dédié de maladies infectieuses - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
La découverte au dépistage de bactéries hautement résistantes aux antibiotiques émergentes (BHRe), nécessite idéalement en MCO la mise en place d’une équipe dédiée avec cohorting des patients porteurs. L’isolement renforcé de ces patients place au second plan le motif d’hospitalisation initial, générant des difficultés de prise en charge qui peuvent engendrer une perte de chance.
Matériels et méthodes |
Étude descriptive de novembre 2016 à janvier 2017 dans une unité dédiée à la prise en charge des patients colonisés et/ou infectés à BHRe, en service de maladies infectieuses. Les BHRe regroupent les entérobactéries productrices de carbapénemase (EPC) et les entérocoques résistants aux glycopeptides (ERG). L’unité est composée de 5 lits d’hospitalisation, au sein de laquelle les précautions contacts complémentaires BHRe sont appliquées et une équipe paramédicale est dédiée. Nous avons colligé les données cliniques, microbiologiques, les modalités de séjour, le devenir des patients et les difficultés de prise en charge.
Résultats |
Nous avons recensé 12 patients, sex-ratio à 2 avec un âge médian de 70 ans (25–89) et un score de Charlson médian de 3 (0–10). Seul 1 patient était infecté à BHRe (E. coli OXA-48 et C. freundii OXA-48). Parmi les 11 patients colonisés, 3 étaient porteurs d’un ERG (Van A) et 8 d’une EPC (3/4 OXA-48 et 1/4 NDM-1). Les motifs d’hospitalisation étaient : 58,3 % chirurgicaux (n=7), 41,7 % médicaux (n=5). La médiane de durée d’hospitalisation, indépendamment du cohorting était de 9 (2–363) jours. Concernant le devenir, 7 patients sont rentrés à domicile (58,3 %), 2 ont été transférés en soins de suite et réadaptation, 1 patient est encore hospitalisé dans l’unité, 1 a été pris en charge par le SAMU social et 1 est décédé. Concernant la perte de chance, 9 patients (75 %) ont présenté des difficultés de prise en charge, dont 66,7 % des difficultés d’accès à la chirurgie (n=6), 1 difficulté d’accès à une consultation spécialisée, 1 à une coloscopie et 1 à la rééducation. Parmi ces 9 patients, 5 patients étaient hospitalisés pour un problème chirurgical et 4 pour un problème médical. Cependant le portage de ces BHRe n’a altéré ni les soins infirmiers, ni la kinésithérapie. Après analyse de la perte de chance, la méconnaissance des modes de transmissions et des mesures de nettoyage sont au centre des difficultés d’accès aux plateaux techniques.
Conclusion |
Il est nécessaire de former les personnels médicaux et chirurgicaux intervenant dans la prise en charge de ces patients, sur les modalités de transmission et de précautions. Cela permettrait d’éviter l’ostracisme dont pourraient être victimes les patients. Cet impact sur le patient et son entourage est actuellement mal évalué.
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Vol 47 - N° 4S
P. S32 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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