Virulence et effets des antibiotiques chez les staphylocoques à coagulase négatives responsables de bactériémies liées au cathéter - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Les staphylocoques à coagulase négative (SCN) sont des bactéries commensales de la peau et des muqueuses faiblement pathogènes mais responsables de 30 % des bactériémies liées au cathéter (BLC). Le but de ce travail était de caractériser la pathogénicité d’une population de SCN issus de BLC puis d’étudier l’effet de l’exposition aux antibiotiques sur leur résistance et leur virulence.
Matériels et méthodes |
Les SCN ont été isolées dans 3 centres du 01/01/15 au 31/12/15. Après une étude de clonalité par Rep-PCR et par MLST, la virulence a été caractérisée à la fois par la recherche des 14 principaux gènes de virulence (PCR), par l’utilisation du modèle de virulence in vivo C. elegans (courbe de survie), et par la détermination de la formation du biofilm par la technique biofilm Ring Test®. Cinq souches représentatives du panel ont été sélectionnées et exposées 15jours à un antibiotique (ceftobiprole, daptomycine, linézolide ou vancomycine). La résistance aux antibiotiques (concentration minimale inhibitrice (CMI)) et la formation de biofilm étaient évaluées après exposition. Les capacités de 5 antibiotiques à inhiber la formation de biofilm a été étudiée sur ces souches par la technique de l’antibiofilmogram® (biofilm Control).
Résultats |
Parmi les 36 souches de SCN isolées, une majorité portait les principaux gènes de virulence connus dans ces bactéries et toutes produisaient du biofilm en moins de 5heures. Toutefois, seulement 39 % étaient virulentes chez C. elegans. Les 5 isolats de S. epidermidis sélectionnés soumis à une pression antibiotique pendant 15jours augmentaient leur CMI de ce même antibiotique. Il existait une résistance croisée entre la vancomycine et la daptomycine. Les souches de S. epidermidis exposées à la daptomycine augmentaient leur capacité d’adhésion et de formation de biofilm S. epidermidis. La daptomycine et le ceftobiprole étaient inefficaces pour inhiber le biofilm. Le test de l’antibiofilmogram® permettait de mettre en évidence que la rifampicine et le linézolide étaient les médicaments les plus efficaces pour inhiber l’initiation de la formation de biofilm alors que la ceftobibrole et la daptomycine étaient inefficaces. Même en présence d’autres antibiotiques, les souches exposées à la daptomycine maintenaient leur capacité exacerbée de formation de biofilm.
Conclusion |
Les SCN sont capables de modifier leur phénotype de résistance et de virulence sous pression antibiotique. Dans cette étude, S. epidermidis augmentait ses capacités de formation de biofilm après une exposition prolongée à la daptomycine. Par ailleurs seuls le linézolide et la rifampicine semblent avoir une activité permettant de limiter l’adhésion bactérienne chez S. epidermidis.
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Vol 47 - N° 4S
P. S31 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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