Acceptabilité par les professionnels de santé de la vaccination coqueluche en cours de grossesse : étude PREVACOQ-02 - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Pour la prévention de la coqueluche chez les nourrissons n’ayant pas encore reçu le vaccin DTPCa, la stratégie de vaccination coqueluche des femmes enceintes (FE) a remplacé la politique vaccinale dite « de cocooning » dans de nombreux pays. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’acceptabilité par les professionnels de santé de cette stratégie vaccinale innovante en amont d’une éventuelle recommandation nationale.
Matériels et méthodes |
L’enquête a été menée entre janvier et juillet 2016 auprès de médecins généralistes, sages-femmes (SF), gynécologues et étudiants de ces filières dans le département. Le questionnaire était envoyé par voie électronique. Il évaluait les connaissances, les perceptions et attitudes vis-à-vis de la coqueluche, ses modes de prévention, et la vaccination en général. L’analyse multivariée des facteurs influençant l’acceptabilité a été réalisée par régression logistique multiple.
Résultats |
Au total, 40 % des questionnaires (694/1754) ont été récupérés. Le taux de participation allait de 26 % chez les SF (151/581) à 52 % chez les médecins (352/677). Une majorité de soignants connaissait le taux de transmission de la maladie (475/688, 69 %) et le taux de complications chez les jeunes nourrissons (581/688, 84 %). Cependant, 33 % (227/687) pensaient que la coqueluche immunisait à vie, 23 % (157/682) pensaient qu’administrer un vaccin inerte à une FE pouvait causer une prématurité et 20 % (136/687) ne connaissaient pas la stratégie du cocooning. Parmi les répondants, 67 % (468/694) et 58 % (396/677) respectivement disaient recommander systématiquement le cocooning et la vaccination grippale des FE tandis que 18 % déclaraient préconiser la prévention homéopathique contre la grippe. Au total, 93 % des soignants (647/694) disaient accepter de vacciner les FE contre la coqueluche si cela était recommandé et argumenté. Il n’y avait pas de différence par corps de métier. En analyse multivariée, les facteurs associés à l’acceptabilité de cette stratégie vaccinale étaient un âge ≤45 ans, la perception que les vaccins inertes n’engendrent pas d’effets indésirables obstétricaux, la pratique du cocooning et de la vaccination grippale des FE, et le fait de ne pas prescrire d’homéopathie antigrippale.
Conclusion |
Cette enquête révèle un manque de connaissances sur la thématique « vaccinations et grossesse » et une pratique insuffisante de la vaccination des FE par les différents soignants les prenant en charge. Néanmoins, et peut-être du fait d’un biais de recrutement, la vaccination coqueluche des FE par les professionnels de santé interrogés semble très bien acceptée. Si cette stratégie vaccinale était adoptée en France, elle devrait s’accompagner d’un enseignement du rationnel scientifique de cette stratégie et de son innocuité pour la FE et le fœtus.
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Vol 47 - N° 4S
P. S3 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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