Émergence de la leptospirose humaine en France métropolitaine ? Actualités sur la surveillance - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
La leptospirose est la maladie bactérienne zoonotique la plus répandue à travers le monde en raison du grand nombre de mammifères réservoirs, qu’ils soient sauvages ou domestiques. Cette pathologie serait responsable de plus de 1 million de cas sévères avec environ 60 000 décès par an. Elle reste une maladie largement sous-estimée du fait de l’absence de symptômes spécifiques dans la phase primaire de la maladie et d’un manque de sensibilisation au sein de la communauté médicale, en particulier dans les régions non endémiques. L’incidence moyenne sur une période de plus de vingt ans est de 0,5 cas pour 100 000 habitants en France Métropolitaine. En revanche, elle est endémique dans les départements d’outre-mer avec une incidence pouvant être 50 fois plus élevée.
Matériels et méthodes |
La leptospirose n’étant pas une maladie à déclaration obligatoire, sa surveillance au niveau national est une surveillance passive basée sur :
– l’activité diagnostic du centre national de référence avec le recueil, si possible, des données cliniques, biologiques et épidémiologiques ;
– l’analyse des données des laboratoires privés Biomnis et Cerba (effectuant les deux tiers des analyses), sans recueil de données autres que la demande de diagnostic biologique de leptospirose ;
– des collaborations entre différents partenaires (laboratoires hospitaliers, Santé publique France, Agences régionales de santé, Écoles nationales vétérinaires).
Le diagnostic biologique s’effectue par la détection de l’ADN bactérien par PCR et par sérologie (Elisa IgM, test de micro-agglutination).
Résultats |
Au cours de ces deux dernières années (2014–2015), un doublement du nombre de cas en France métropolitaine a été constaté, avec plus de 600 cas par an soit une incidence de 1 cas pour 100 000 habitants. Malgré le manque de données disponibles, l’exposition et les facteurs de risques sont principalement associés à des activités récréatives en espace naturel. Cependant, de nouvelles sources de contamination directe semblent apparaître comme le contact avec des nouveaux animaux de compagnies.
Conclusion |
Cette augmentation importante de cas humains a également été constatée dans d’autres pays européens. Actuellement, les raisons de cette émergence ne sont pas clairement identifiées et sont probablement multiples (meilleure performance des tests de diagnostic, changement climatique, surpopulation de rongeurs, augmentation de l’activité de loisirs en espace naturel). La surveillance de la leptospirose en France est basée sur une surveillance passive et, de ce fait, non exhaustive. La sensibilisation des professionnels de santé reste donc essentielle. Il est également important de renforcer les études sur la leptospirose afin de mieux décrire l’épidémiologie de cette maladie dite négligée, et de minimiser l’impact que cela pourrait avoir dans le futur.
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Vol 47 - N° 4S
P. S150 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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