Un an de prophylaxie pré-exposition (PrEP), la prévention est en marche - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
L’efficacité de la PrEP a été démontrée dans de nombreuses études et depuis sa mise en place aux États-Unis depuis 2012. Peu de données sont disponibles, en vie réelle, sur l’évolution sous traitement des comportements sexuels, des ISTs ou des consommations de nouvelles drogues de synthèse (chemsex).
Matériels et méthodes |
Nous avons mis en place en janvier 2016, immédiatement après la validation de la recommandation temporaire d’utilisation (RTU) par l’ANSM, une approche pluridisciplinaire innovante (médecins, infirmières et conseillers communautaires) de suivi clinique, d’observance au traitement, et de counseling des patients s’étant présentés pour une initiation de parcours en santé sexuelle au sein d’un service de maladies infectieuses. Les données présentées couvrent la première année de suivi.
Résultats |
Trois cent trente-sept personnes ont été accueillies jusqu’au 5 janvier 2017, 313 ont initié la PrEP (92,9 %). Les raisons de non initiation de PrEP sont : 11 non indications par absence de prise de risque (3,3 %), 5 diagnostics du VIH (1,5 %), 4 pour prises de risque trop récentes avec 3 mises sous traitement post-exposition (0,9 %) et 1 contre-indication (clairance de la créatine<50mL/mm) (0,3 %). À l’initiation, l’âge moyen est de 38 ans [20–66], 319 (94,7 %) se déclarent comme des hommes ayant des relations avec des hommes exclusivement (HSH), 17 (5 %) hommes bisexuels et 1 (0,3 %) femme hétérosexuelle. La médiane du nombre de partenaires au cours des trois derniers mois est de 15 [0–250] avec en médiane 4 rapports anaux sans préservatif ; 202 (59,9 %) déclarent spontanément consommer des nouvelles drogues de synthèse avec 12 pratiques de slam (3,6 %), principalement amphétamines (42,8 %) et cathinones (35,3 %). Le dernier rapport sexuel est anal réceptif pour 176 (52,2 %), non protégé par le préservatif pour 182 (54 %), sous chemsex pour 83 (24,6 %). Durant le suivi, le taux déclaratif de bonne observance de la PreP est de 95,5 %, 134 patients (39,8 %) sont porteurs d’une ou plusieurs ISTs avec un total de 251 IST diagnostiquées, asymptomatiques pour 236 d’entre elles (94,1 %). Au cours du suivi, un patient présentant une résistance au FTC (M184I) se contamine par le VIH entre son j0 et M1. Le taux de perdus de vu est de 3 %.
Conclusion |
Au cours de la première année, une seule infection au VIH est observée malgré un taux élevé d’IST asymptomatiques et de consommation de nouvelles drogues de synthèse. L’approche multidisciplinaire d’une offre de santé sexuelle renforce la prévention combinée et favorise une notable adhésion au parcours de soin.
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Vol 47 - N° 4S
P. S143 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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