Incidence et facteurs associés aux interruptions de soins médicaux dans une cohorte de patients infectés par le VIH - 25/05/17
pages | 2 |
Iconographies | 0 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Introduction |
La rétention dans le soin est cruciale pour réduire la mortalité et la morbidité des personnes vivant avec le VIH et pour atteindre l’objectif fixé par l’ONUSIDA d’ici 2020 : 90 % des personnes traités par antirétroviraux avec une charge virale indétectable. L’infection par le VIH étant devenue une maladie chronique, le défi est de faciliter et de maintenir le suivi des patients. L’objectif de notre étude était d’estimer l’incidence des interruptions de soins médicaux (ISM) et d’identifier les patients à risque d’ISM en France.
Matériels et méthodes |
Nous avons estimé l’incidence d’ISM chez 4796 personnes infectées par le VIH suivies dans une cohorte hospitalière, entre le 1er janvier 2010 et le 31 mai 2016. Nous avons inclus les patients majeurs vus au moins deux fois dans le service entre le 1er janvier 2010 et le 31 octobre 2014. Les patients étaient considérés en ISM s’ils n’avaient eu aucun contact médical à l’intérieur ou à l’extérieur de l’hôpital pendant 18 mois ou plus, qu’ils reviennent ou non dans le système de soins après l’interruption. Pour chaque cas d’ISM, nous avons recherché activement toutes les consultations et bilans biologiques dans leur dossier médical informatisé, et en interrogeant leur infectiologue et leur médecin traitant. Nous avons recueilli des données socio-démographiques, cliniques et immuno-virologiques au moment du diagnostic du VIH et pendant la durée de suivi dans l’étude grâce à une base de données complétées prospectivement par les médecins. Un modèle de Cox multivarié a permis d’identifier les facteurs associés à une ISM.
Résultats |
Au total, 617 patients ont présenté≥1 ISM dans leur suivi soit un taux d’incidence d’ISM de 2,5 pour 100 personnes-années (intervalle de confiance à 95 % [IC95 %]=2,3–2,7). Les facteurs indépendamment associés à l’ISM étaient un délai entre le diagnostic du VIH et la prise en charge du VIH>6 mois (hazard ratio [HR]=1,05 ; IC95 %=1,02–1,08) et ne pas avoir de médecin traitant (HR=2,36 ; IC95 %=2,0–2,79). Les patients nés en Afrique subsaharienne interrompaient moins souvent leur prise en charge médicale que ceux nés en France (HR=0,75 ; IC95 %=0,62–0,90). Pendant le suivi, le risque d’ISM augmentait quand le taux de CD4 était≤350/mm3 (HR=2,80 ; IC95 %=1,98–4,0 vs.>500/mm3) et quand le patient n’était pas traité par antirétroviraux (HR=3,63 ; IC95 %=2,87–4,61).
Conclusion |
L’incidence d’ISM dans cette cohorte hospitalière française est inférieure aux données antérieures. Cela montre que les interventions déjà mises en place dans cet hôpital pour soutenir psychologiquement et socialement les patients, notamment les migrants, ont eu un effet positif. Nos résultats vont aider les cliniciens à mieux identifier les patients à risque d’interrompre leur prise en charge et leur permettre d’adapter leur suivi pour améliorer la rétention.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 47 - N° 4S
P. S136-S137 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?