La position de la palette cutanée sur l’aire mammaire est un élément fondamental pour les reconstructions par grand dorsal avec prothèse. Faut-il comme Millard, recréer le défaut initial et l’inclure dans la cicatrice de mastectomie ou est-il préférable de contre-inciser à distance comme le présentent les autres auteurs. Cette étude compare les résultats morphologiques à long terme de ces deux attitudes, avec ou sans contre-incision.

Quatre-vingt-deux reconstructions mammaires par grand dorsal avec prothèse sont revues à distance (recul moyen : 9,5 ans) et cotées de 1 à 5 par un panel expert et non-expert. Les patientes ont noté aussi leur propre reconstruction. Différents paramètres du sein reconstruit ont été ainsi évalués. On comparait les résultats, selon le positionnement de la palette cutanée : avec contre-incision (50 cas) ; sans contre-incision (32 cas). Les caractéristiques de la cicatrice de mastectomie sur l’aire mammaire, haute ou basse, horizontale ou oblique, définissaient 6 groupes où étaient comparés les résultats des deux options chirurgicales.

Seules les reconstructions avec contre-incision obtiennent des résultats significativement supérieurs à ceux sans contre-incision (p<0,05). Ils concernent les deux panels, pour les cicatrices de mastectomies hautes. En revanche, pour les cicatrices basses horizontales ou obliques, la contre-incision ne s’impose pas.

Si la réalisation d’une incision supplémentaire peut être perçue comme inadaptée sur une région déjà « mutilée », nous plaidons pour cette solution dans des cas sélectionnés. Ceci apporte un bénéfice objectivé et stable dans le temps, en termes de résultat global, de forme et même de rendu cicatriciel.

The position of the skin paddle on the breast area is a fundamental element for the breast reconstructions by latissimus dorsi flap and prosthesis implantation. Should, as Millard advocated, to recreate the initial defect and include it in the mastectomy scar or is it better in an additional incision as have others authors. This study compares the long-term morphological results of these two attitudes, with or without additional incision.

Eighty-two breast reconstructions by latissimus dorsi flap and prosthesis implantation, with a mean follow-up of 9.5 years were scored from 1 to 5 by a panel of expert and non-expert. The patients scored also their own reconstruction. Various parameters of the reconstructed breast were thus evaluated. We compared the results, according to the positioning of the skin paddle: with additional incision (50 cases); without additional incision (32 cases). The characteristics of the mastectomy scar on the breast area, high or low, horizontal or oblique, defined 6 groups where the results of the 2 surgical options were compared.

Only the reconstructions with additional incision get significantly higher results than those without additional incision (P<0.05). This involves the two panels, in the case of high mastectomy scars. In the others cases the additional incision is not essential.

If the realization of an additional incision can be perceived like misfit on an area already “mutilated”, we plead for this solution in selected cases. This provides a benefit stable in time, in terms of overall results, shape and even rendering scar.