Impact de l’âge sur la présentation clinique et le pronostic au cours de la vascularite à IgA de l’adulte - 22/05/17
Résumé |
Introduction |
La vascularite à IgA (VIgA) de l’enfant est considéré comme une entité bénigne, alors que la forme de l’adulte est de moins bon pronostic, l’atteinte rénale représentant la principale cause de morbi-mortalité. Étant donné le rôle central des IgA dans la physiopathologie de la maladie, et du fait de l’augmentation de leur production avec l’âge, les patients atteints d’une VIgA à un âge tardif pourraient présenter une maladie plus grave. L’objectif est de déterminer si les patients de plus 60 ans, comparativement à ceux de moins de 60 ans, ont une présentation clinico-biologique et un pronostic de la VIgA différents.
Patients et méthodes |
Les données rétrospectives issues de 90 patients ayant développé une VIgA à un âge tardif (> 60 ans) ont été comparées à celles de 170 patients l’ayant développé à un âge plus précoce (< 60 ans).
Résultats |
L’âge moyen de l’ensemble des patients au diagnostic était de 50,1±18 ans et 63 % des patients étaient de sexe masculin. Les manifestations au diagnostic incluaient : purpura (100 %), arthralgies ou arthrites (62 %), atteinte rénale (70 %) et/ou atteinte digestive (53 %). Trente pour cent des patients présentaient au diagnostic une insuffisance rénale défini par un débit de filtration glomérulaire<60mL/min/1,73 m2. Comparativement aux patients ayant un début plus précoce de la VIgA, les patients âgés de plus de 60 ans présentaient au diagnostic une atteinte rénale plus fréquente (89 % versus 60 %, p<0,0001) et plus sévère, avec une insuffisance rénale au diagnostic définie par un débit de filtration glomérulaire (DFG)<60mL/min/1,73 m2 chez 44 % versus 10 % (p<0,0001) et un taux d’hématurie microscopique à 78 % versus 53 % (p=0,0001). Le taux médian d’IgA sériques des patients>60 ans était significativement supérieur à celui de ceux<60 ans (4,4g/L versus 3,3g/L, p=0,0007), de même que la proportion des patients présentant au diagnostic une élévation des IgA sériques au-dessus des valeurs normales (71 % versus 43 %, p=0,0006). Il existait une corrélation inversement proportionnelle entre le taux d’IgA sériques au diagnostic et le taux de DFG initial (R=−0,58 ; p<0,0001). Les patients étaient traités de manière identique dans les 2 tranches d’âge en termes de recours à la corticothérapie (70 % chez les>60 ans versus 60 % chez les>60 ans, p=0,20) ou au cyclophosphamide (23 % versus 24 %, p=0,85). Chez les patients ayant un suivi d’au moins 6 mois, les patients>60 ans semblaient présenter un pronostic plus péjoratif que les patients<60 ans, avec à l’issu du suivi une proportion d’insuffisance rénale chronique plus importante (42 % versus 13 %, p<0,0001) et de décès (12 % versus 1 %, p=0,002).
Conclusion |
Les patients développant une VIgA tardivement (après 60 ans) ont une présentation clinique initiale différente de ceux l’ayant développé plus précocement (< 60 ans), caractérisée par une atteinte rénale plus fréquente et plus sévère, ainsi qu’un pronostic rénal plus péjoratif. Le rôle d’une augmentation accrue de la production d’IgA avec l’âge pourrait être impliqué.
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Vol 38 - N° S1
P. A97 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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