La dilatation du canal lacrymo-nasal osseux accompagnant la mucocèle congénitale du sac lacrymal : un facteur d'échec souvent méconnu de la dacryocystorhinostomie chez l'enfant. - 08/03/08
D Schapiro,
JA Bernard,
P Klap,
S (Paris) Morax
Introduction. En s'appuyant sur un cas clinique d'échec de plusieurs dacryocystorhinostomies (DCR) successives chez un enfant ayant présenté une dacryocystite, les auteurs insistent sur la recherche d'une dilatation du canal lacrymo-nasal osseux. Souvent ignoré lors du bilan des larmoiements chroniques infantiles, cette dilatation peut parfois expliquer l'échec de leur traitement, y compris des DCR, si la réalisation chirurgicale ne prend pas cet élément en compte.
Matériel et Méthode. En reprenant les DCR réalisées chez l'enfant depuis 5 ans dans le service du Dr S. MORAX, les auteurs mettent en évidence qu'une des causes d'échec de ce traitement peut être représentée par la méconnaissance de l'association à la mucocèle du sac, d'une dilatation du canal lacrymo-nasal déformant et « soufflant » le canal osseux. Le « réservoir », volontiers volumineux et rempli de muco-pus, que constitue le canal dilaté est en effet responsable de la persistance d'une infection locale permanente, même si la DCR est perméable. Cette dilatation pourrait également être une des explications du plus fort pourcentage apparent d'échecs de la DCR chez l'enfant, par rapport à celle faite sur l'adulte. L'échec d'une première intervention ou, d'emblée, la suspicion clinique (reflux purulent plus abondant que ne le laisse prévoir la dilatation du sac au niveau du canthus interne) doivent faire porter l'indication d'un dacryoscanner, même si pour cela il faille administrer une sédation au petit enfant. L'anomalie du canal lacrymo-nasal est ainsi dépistée et l'acte chirurgical comportera une trépanation osseuse plus prolongée vers le bas, pour mettre à plat également la portion dilatée du canal intra-osseux.
Conclusion. La dilatation du canal lacrymo-nasal associée à la dilatation du sac est une des causes possibles d'échec du traitement chirurgical des dacryocystites chez l'enfant. Les auteurs suggèrent la réalisation d'un dacryoscanner au moindre doute, afin de dépister cette anomalie.
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Vol 25 - N° 5
P. 137 - avril 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.