La prévalence de la neuropathie diabétique douloureuse chez 300 patients marocains suivis dans un service de médecine - 22/05/17
Résumé |
Introduction |
La neuropathie diabétique douloureuse (NDD) est une complication fréquente du diabète. Elle peut avoir des conséquences débilitantes avec un impact majeur sur la qualité de vie et le coût de la prise en charge. Le diagnostic est clinique et se base sur l’interrogatoire. Elle doit être recherchée systématiquement, car le patient n’en parle pas spontanément.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude transversale, réalisée auprès de 300 patients diabétiques, tous types confondus, recrutés dans la consultation de médecine interne et d’endocrinologie. L’objectif est de déterminer la prévalence de la NDD chez ces patients, en utilisant le questionnaire : douleur neuropathique en 4 questions (DN4), dans sa version arabe dialectale. Le diagnostic était retenu pour un score DN4≥4.
Résultats |
Le sexe-ratio était de 0,93. L’âge moyen était de 57,24±9,79 ans. Le diabéte type 2 dominait (95,7 %), avec une durée moyenne de suivi de 10,63 ans. Pour la corpulence, 78 % des patients avaient un surpoids ou une obésité, avec un indice de masse corporelle moyen de 27,53±3,67kg/m2. L’Hémoglobine glycosylée était située en moyenne autour de 7,29 %. Nos patients étaient sous antidiabétiques non insuliniques dans 57 % des cas. L’insuline était prescrite chez 40 % des patients. Neuf patients étaient sous mesures hygiéno-diététiques seules. La dyslipidémie représentait le facteur de risque prédominant, étant présent chez 46 %. Quant aux complications dégénératives diabétiques, 34,3 % de nos patients avaient une rétinopathie, 26,3 % avaient une néphropathie, 16,4 % avaient une macroangiopathie. La prévalence de la NDD retrouvée est de 15,3 %. Les fourmillements et les brûlures étaient les manifestations les plus rapportées représentant chacune 23,7 %. Les facteurs de risque significatifs (p≤0,05) de survenue de la NDD retenus sont : le sexe féminin, un âge supérieur à 50 ans, un niveau socioéconomique bas, un âge du diabète supérieur à 10 ans et le non suivi du diabète. Tandis que parmi les comorbidités, la dyslipidémie, la sédentarité et la rétinopathie ont été retenus comme des facteurs de risque significatifs (p≤0,05). Nous notons que seuls 26 % des patients ayant une NDD dans cette cohorte recevaient un traitement pour cette complication.
Conclusion |
En dépit de son impact sur la qualité de vie et de sa prévalence d’environ 15 %, la NDD demeure largement sous-diagnostiquée et sous-traitée. Il est nécessaire de sensibiliser les cliniciens sur l’utilisation d’outils de dépistage simples et validés comme le DN4, afin de soulager cette souffrance silencieuse du diabétique.
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Vol 38 - N° S1
P. A146 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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