Caractéristiques épidémiologiques, cliniques et évolutifs de l’atteinte artérielle au cours de la maladie de Behçet chez une population tunisienne - 22/05/17
Résumé |
Introduction |
Les atteintes artérielles au cours de la maladie de Behçet regroupent les lésions artérielles anévrysmales et les thromboses artérielles qui sont souvent associées. Son incidence varie de 0,4 à 14,1 % selon les études. Elle peut être asymptomatique et de découverte fortuite ou se manifester par une présentation clinique polymorphe selon la topographie du vaisseau atteint.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive menée sur une période de 26 incluant les malades hospitalisés dans un service de médecine interne chez qui le diagnostic de MB a été retenu selon les critères de l’International criteria of Behçet's diseases (ICBD). Parmi les 130 malades inclus, six malades avaient présenté des manifestations artérielles de la maladie de Beçhet. Nous rapportons dans ce contexte les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et évolutives de ce type d’atteintes.
Résultats |
On été inclus 130 malades. Un angio-Behçet a été diagnostiqué dans 31,5 % des cas. L’atteinte artérielle était observée chez uniquement six patients tous de sexe masculin, soit dans 14,6 % de l’ensemble des cas avec manifestations vasculaires. Un seul patient avait comme facteur de risque cardiovasculaire des antécédents d’hypertension artérielle et quatre patients étaient tabagiques. L’atteinte artérielle inaugurait la maladie chez un patient et était révélatrice chez trois autres. L’atteinte artérielle est survenue au cours de l’évolution de la maladie de Behçet dans 2,3 % des cas (n=3) après un délai moyen d’apparition par rapport au diagnostic de 72±63,5 mois (6 ans en moyenne). Les extrêmes étaient de 24 mois (deux ans) et 144 mois (12 ans). Les atteintes observées étaient sous forme d’anévrysmes artériels isolés (n=1), de thrombose artérielle isolée (n=1) et d’atteinte mixte thrombosante et anévrysmale (n=4). L’atteinte anévrysmale était asymptomatique de découverte scannographique dans trois cas. L’artère pulmonaire était le plus souvent touchée (n=5) suivie par l’aorte abdominale (n=2) et par les différentes autres artères (thoracique ascendante, fémorale superficielle, iliaque, poplitée, cérébrale et coronaires) dans un cas chacune. L’évolution s’est faite vers une rémission complète (n=2), une stabilisation (n=2) et une rechute (n=1). Le dernier patient a présenté une embolie pulmonaire massive associée à des anévrysmes des artères pulmonaires. Un traitement par héparinothérapie non fractionnée en association avec de la corticothérapie, un bolus de cyclophosphamide et l’embolisation artérielle a été instauré. L’évolution était fatale par une hémoptysie cataclysmique.
Conclusion |
Bien que nettement moins fréquentes que les manifestations veineuses, les atteintes artérielles au cours de la maladie de Behçet peuvent être très grave et engager le pronostic vital du patient vu le risque important de ruptures anévrysmales et de survenue d’épisodes ischémiques.
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Vol 38 - N° S1
P. A127 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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