Les limites de la chirurgie dans le traitement des tumeurs primitives des paupières. - 08/03/08
N Chekir,
S El Mabrouk,
F Ben Hadj hamida,
T Mellouli,
M Ben Salah,
M Ghorbel,
F (Sousse, Tunisie) Kacem Skrifa
But. La chirurgie représente le traitement de choix des tumeurs palpébrales pour la plupart des auteurs. Le contrôle de l'exérèse, l'inocuité de ce traitement pour l'oeil et les progrès techniques de reconstruction palpébrale sont les principaux arguments en faveur de cette méthode. Cependant, la chirurgie connaît des limites. Le but de ce travail est de préciser ces limites dans le traitement des tumeurs malignes palpébrales en se basant sur notre série personnelle.
Matériel et Méthode. Notre étude rétrospective a porté sur 57 cas de tumeurs malignes primitives des paupières. Il s'agit de 69 % de tumeurs épithéliales : 67 % de basocellulaires, 2 % de spino-cellulaires, 8,7 % de lymphomes malins non hodgkiniens (LMNH), 1,8 % de mélanome malin (1 cas), 1,8 % de tumeur à cellules de Merckel (1 cas). Le diagnostic de malignité évoqué sur des critères cliniques a été confirmé par l'examen histologique dans tous les cas. Une biopsie a été réalisée dans 9 cas. L'examen histopathologique extemporané a été pratiqué dans deux cas et après biopsie-exérèse dans 46 cas.
Résultats. Nous avons eu recours à la chirurgie dans 75,4 % des cas, à une chimiothérapie dans 5 cas avec une survie à 5 ans, à une radiothérapie seule car la chrirugie a été jugée mutilante (2 cas), à une radiothérapie après réduction tumorale dans un cas. Un traitement combiné exérèse suivie d'une radiothérapie a été proposé chez 6 malades pour permettre un contrôle local satisfaisant et éviter une chirurgie mutilante. La chirurgie réalisée dans les autres cas a été indiquée seule. Une biopsie exérèse et reconstruction palpébrale, réalisée dans 46 cas, était totale dans 30 cas, et incomplète ayant nécessité une reprise dans 2 cas. Une exérèse avec un examen extemporané a été effectuée dans 3 % des cas.
Commentaire et Conclusions. La chirurgie sera toujours préférée dans le cas de tumeurs palpébrales où l'exérèse carcinologique est assurée. Les limites de la chirurgie restent le risque d'exérèse non carcinologique et de mutilation en cas de tumeurs étendues ou envahissantes. En dehors de la chimiothérapie pour LMNH, la seule alternative à la chirurgie est la radiothérapie, devenue plus prometteuse grâce aux accélérateurs de particules.
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Vol 25 - N° 5
P. 86 - avril 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.