Tolérance de la Mitomycine C ® collyre par le greffon cornéen dans le cadre d'un carcinome limbique. - 08/03/08
S Scheer,
L Lumbroso,
X Sastre,
M Baudrimont,
T Bourcier,
O Touzeau,
V Borderie,
L (Paris) Laroche
Introduction. La tolérance à la Mitomycine C ® collyre par le greffon cornéen n'a jamais été étudiée. Nous présentons un patient greffé ayant nécessité un traitement par Mitomycine C ® en collyre pour un adénocarcinome limbique.
Observation et Méthodes. Homme de 27 ans présentant une taie cornéenne centrale néovascularisée suite à un jet de pierre. La biopsie de cornée montre un remaniement épithélial sans signe de malignité. L'histologie du bouton cornéen étudié après la kératoplastie transfixiante montre un adénocarcinome d'origine limbique. Un traitement par Mitomycine C ® 4 % collyre à 1 mois de la greffe est entrepris.
Résultats. Le greffon reste clair, avec une désépithélialisation très superficielle, erratique. Biopsies conjonctivales à 1 mois de l'arrêt du traitement : micro-carcinome in situ persistant à 6 h. Une nouvelle cure par Mitomycine C ® entraîne une désépithélialisation du greffon, plus profonde, non améliorée par le traitement symptomatique, l'ablation des points est nécessaire. À l'arrêt du traitement, le greffon se réépithélialise avec persistance d'une dysplasie épithéliale. Disparition de toute cellule maligne sur les quatre quadrants aux biopsies. À 6 mois post greffe, l'acuité visuelle est à 1,6 dixièmes, le greffon est réépithélialisé, persistance d'une dysplasie épithéliale, avec aspect terne de l'épithélium.
Discussion. Une première cure de Mitomycine C ® collyre n'entraîne que des lésions épithéliales minimes transitoires. Une seconde cure entraîne des séquelles épithéliales, non liées à une insuffisance limbique, mais à des défects épithéliaux plus profonds.
Conclusion. La tolérance du greffon cornéen à la Mitomycine C ® est bonne lors d'une première cure, moyennant une surveillance étroite avec un traitement symptomatique adapté. Elle entraîne des défects épithéliaux profonds lors d'une seconde cure, laissant des séquelles à type de dysplasie épithéliale.
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Vol 25 - N° 5
P. 85 - avril 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.